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nes montées sur douze canots divisés par escouades. L’avant-garde est conduite par le valeureux chef Eustache Ahatsistari.

La flottille porte les approvisionnements des missionnaires et de leurs compagnons, ainsi que les objets nécessaires pour les chapelles.

Aux flancs des canots voltigent au gré du vent comme des flouettes[1] les chevelures des ennemis tués au combat.

Les voyageurs avaient laissé les Trois-Eivières depuis deux jours, lorsqu’un matin, arrivés aux environs des îles du lac Saint-Pierre, l’avant-garde découvre sur le rivage quelques pistes d’hommes nouvellement imprimées sur le sable[2]. On met pied à terre. Les uns disent que ce sont des vestiges de l’ennemi, les autres assurent que ce sont des traces d’Algonquins, sauvages alliés. Ahatsistari, auquel tous les autres

  1. Relations.
  2. Les canots longeaient la côte pour éviter le courant (Père Jogues). Situé près de l’embouchure de la rivière des Iroquois et traversé par des canaux nombreux et étroits, ce groupe d’îles offre bien des points où l’on peut facilement dresser des embuscades. Aussi les Agniers s’y tenaient ordinairement lorsque la navigation était ouverte : car, outre la facilité d’y surpendre les canots hurons et algonquins, ils y trouvaient le gibier et le poisson en abondance. (Ferland.)