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homme pouvait se sauver, mais la pensée lui en étant venu : « non, dit-il, je veux mourir avec le Père, je ne le saurais abandonner, je souffrirai, volontiers, le feu et la rage de ces tigres pour l’amour de J.-C. en la compagnie de mon Père. » C’est parler en homme vraiment fidèle ; aussi ne s’était-il pas jeté dans ces dangers, pour aucune considération temporelle.

Depuis trois ans, le bon Guillaume vivait de la vie des bois, jouissant de l’estime et de la considération de ceux qui l’avaient voulu mettre à mort, lorsqu’au printemps de l’année 1645, il vit arriver au milieu des cinq cantons un prisonnier iroquois qui venait annoncer à sa nation la bonne nouvelle qu’Ononthio avait résolu de faire la paix avec la tribu[1].

Fatigués de guerroyer et de soutenir une lutte sanglante, poussés sans doute par les bons conseils de Couture, les vieillards résolurent d’enterrer la hache de guerre. Deux hommes de considération furent délégués auprès du gouverneur de Montmagny. On leur donna Couture comme compagnon de route.

  1. Pendant sa captivité, au mois de novembre 1644, Couture eut la visite du père Bressani qui fut fait prisonnier des Iroquois, vers cette époque. (Mémoire du père Bressani).