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« Depuis l’endroit où on laisse l’eau pour prendre terre, il y a bien trente lieues de chemin jusqu’à nos bourgades. Il faut porter tout le bagage à pied. Les Français en ont eu de la peine. Ce présent adoucira un petit peu leurs épaules déchirées par la pesanteur des paquets.

« Voilà pour assurer aux Français que s’ils veulent se marier en notre pays, ils y trouveront des femmes.

« Nous voudrions connaître ce que les Algonquins pensent, et avoir le sentiment des Hurons.

« Les capitaines iroquois ne font rien que pétuner en leur pays, ils ont toujours le calumet à la bouche[1].

« Les âmes de nos parents tués en guerre sont si profondément retirées dans le centre de la terre, que nous n’y pourrons plus jamais penser[2].

« Nous avons obéi à la voix d’Ononthio qui veut qu’on suspende les armes et qu’on cache les haches ; c’est pourquoi nous avons passé

  1. Ceci voulait dire qu’ils attendaient la parole des Hurons et des Algonquins.
  2. C’est-à-dire : qu’ils avaient effacé la vengeance de leur cœur.