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JOYEUX PROPOS

Le temps du prône arrive.
L’attention est très vive
Lorsque l’on voit Gros-Jean
Au bas du chœur approchant.
Il va pour ouvrir la bouche,
Mais un émoi nouveau le touche :
Il voit deux cents paires d’yeux
Sur lui braqués, Grands Dieux !
Et du coup perd son assurance.
Indicible est sa souffrance !
(Parfois en scène l’acteur
Éprouve cette frayeur.)
Gros-Jean se sent glisser comme
Sur une pente et le pauvre homme
Ne peut plus s’arrêter.
Le feu lui monte au visage.
Avant de glisser davantage,
De réagir il veut tenter,
Mais ne peut plus reprendre
Son aplomb disparu.
Vraiment il se sent perdu.