Aller au contenu

Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
L’épluchette


Recommandé aux prières

Le père de Gros-Jean se fit recommander
Un beau dimanche, aux prières, en chaire,
Et chacun de commenter
Sur le pauvre octogénaire
Qui, plus longtemps, n’avait pu résister.
Cependant, le saint sacrifice
Terminé, hors de l’édifice
Sacré, la foule lentement
S’écoule recueillie.
Elle est bientôt ébahie
En voyant allègrement
Passer Deschamps, le père,
Qu’à peine un instant encor
Le curé du haut de la chaire
Annonçait comme quasi mort.
Tout le monde l’environne
Et chacun le questionne :
— Mais père, d’où venez-vous ?
On vous croyait à l’agonie !
Vous êtes encor plein de vie !
Mais, allons, père, dites-nous
Qu’est-ce que tout ça veut dire ?
Tout à l’heure, m’sieu l’curé,
Voyons, on s’est pas trompé, j’cré !