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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/108

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L’épluchette


La Noël

C’est la veille de Noël.
Le froid est sec, vif, cruel.
Une pauvre mendiante
À la tête branlante,
Un panier sous le bras,
Ne sait où tourner ses pas.
On le voit, elle est étrangère
Dans le quartier.
Vient à passer un charretier
Qui la tire de misère
En lui conseillant de heurter
À telle maison voisine ;
Ce qu’elle fait sans hésiter,
Se dirigeant vers la cuisine
Située à l’arrière.
C’était un presbytère.
La vieille frappe : toc ! toc !
La porte s’ouvre et la servante
Du curé dit : — Saint Roch,
Not’ patron, une mendiante
Encore ! Ça n’finira plus.
Mais ça fait rien, entrez la « mère ! »
Vous n’êtes pas la première,
Et vous ne serez pas la dernière.