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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/124

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L’épluchette


Et cœtera !

Un jour, à Montréal, Gros-Jean
Entra dans un restaurant
Voulant dîner en ville.
Son repas terminé
Il demande à la fille
Qui servait, de lui donner
L’addition. Elle la lui donne :
On lui chargeait cinquante-sous !
Alors, Gros-Jean s’abandonne
Vivement à son courroux :
— Cinquante-sous ? mais mam’zelle,
Vous me la jouez belle
Parce que j’suis un habitant !
Mais fiez-vous y pas tant :
J’les connais les gens d’la ville !
J’ai pas mangé pour tout c’t’argent.
Cinquante-sous ? Laissez-moé don’ tranquille !
Trente-sous, c’t’assez, dit Gros-Jean.
Puis, il ricane, ironique.
La fille amusée, explique :
— Vous avez eu : soupe, rôti
De bœuf et de poulet aussi ;
Petits pois, chou-fleur à la crème ;
Gâteau, tarte, thé, café même…
Et cœtera !
 — J’le savais, là !
Qu’on m’volait : J’ai pas mangé d’ça,
Moé, de l’etcœtera !