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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/40

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L’épluchette


Les excuses du bedeau

Gros-Jean fut quelque temps bedeau
Dans une église suburbaine.
Un certain jour sur semaine,
Il le prit un peu de trop haut
Avec la bonne fille
De madame d’Youville
Qui préparait pieusement
L’autel pour le dimanche suivant.
Comme bien on le pense
Le fait, à sa Révérence
Messire le curé,
Tout au long fut narré.
Aussitôt le saint homme
Indigné fit venir son majordome ;
Le tance vertement
Et l’envoie incontinent
S’excuser au couvent.
Notre bedeau s’annonce et se présente
Et d’une voix repentante
Aborde son sujet : — Ma sœur,
Dit-il, tantôt j’eus le malheur
De m’oublier ! Il peut se faire
Que je sois allé trop loin !
Moé, quand j’suis en colère
J’suis comme m’sieu l’curé : J’suis pas ben fin !