Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/5

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
L’épluchette


Toujours le même

Nous avons un nouveau curé.
Désirant connaître son monde
Il partit pour faire une ronde,
Par notre bedeau voituré.
Ce dernier, le long de la route
Le renseignait sur tous les gens.
Arrivés chez Gros-Jean Deschamps
Le bon prêtre connaissait toute
L’histoire de ces gens-là :
« C’était du bon monde, mais l’homme,
« Ça jurait et ça buvait comme
« Le sable qui boit l’eau !… Voilà !…
« La femme était bien travaillante,
« Mais de façon et d’esprit bornés.
« Et les enfants échelonnés…
« On en comptait près de trente,
« Mal élevés, des polissons ;
 « Le fruit de deux unions. »
Quelque temps avant l’arrivée
Des hôtes qu’on n’attendaient pas,
La marmaille s’était livrée
À ses habituels ébats.
En voyant les hommes d’église,
Point n’est besoin qu’on le dise