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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/76

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L’épluchette


En attendant le train

Gros-Jean était à la gare ;
Il était en train
De fumer un mauvais cigare
En attendant le train.
Une voyageuse
Vint s’asseoir près de lui.
L’odeur du tabac lui nuit
Et, d’une voix grincheuse
Elle l’apostrophe ainsi :
— Faut respecter le sexe,
Et vous êtes pas un mesieu !
Cette phrase vexe
Gros-Jean pas rien qu’un peu.
— Eh bien ! si vous êtes dame
Allez vous assir plus loin !
Il fume fort, à tel point
Que son cigare est quasi flamme.
Bientôt la femme ajoute :
— Vous êtes qu’un polisson !
Je vous donnerais, coûte que coûte,
Une bonne dose de poison
Si j’avais l’infortune
De vous avoir pour mari !