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LA PÉPITE D’OR

Immédiatement, ils se mirent à la recherche de la grotte indiquée sur la petite carte, et la trouvèrent assez difficilement. Des broussailles croissaient à son entrée et la masquaient. C’était une fissure large au plus assez pour livrer passage à un homme se courbant, mais l’intérieur était spacieux.

Les quatre hommes allumèrent un feu et, tout en prenant le repas du soir, se reposèrent autour de ce foyer bienfaisant.

Puis, Joseph et Pierre firent une inspection de leur asile, tandis que le Renard et l’Écureuil roulaient de grosses pierres qu’ils descellèrent des parois de la grotte pour en boucher l’entrée et en fermer l’accès aux animaux féroces.

Pierre compta quinze pas de longueur, et Joseph traversa la grotte dans sa plus grande largeur, en mesurant six pas.

Il ne paraissait pas y avoir d’issue autre que celle qui leur avait permis d’entrer en ce lieu. Pierre, élevant alors au-dessus de sa tête une branche résineuse de sapin en guise de torche, la promena tout autour de la caverne.

Au centre, à droite de l’entrée, il vit qu’il existait une cavité.

— Ce serait là une bonne cachette pour le précieux métal jaune que nous cherchons, dit Pierre à Joseph, si ce trou est assez profond.

— Quoi ! si ce trou est assez profond ? demanda Joseph. On dirait, à t’entendre, que tu crois que nous allons manœuvrer l’or à pleines mains.

— Je n’en demande pas autant que cela. Voici ce que j’ai voulu dire : Si un hasard dévoilait cette retraite à d’autres que nous, ce creux pourrait-il nous servir de récipient ou de cassette aurifère sans révéler facilement la richesse de son contenu ?

— Oh ! c’est différent !… Eh ! assurons-nous en !… Je vais te hisser et, à ton tour, de là-haut tu m’aideras en me tendant la main pour m’attirer vers toi. Allons ! une, deux trois ! Y es-tu ?

Et joignant le geste à la parole, Joseph faisait un étrier de ses deux mains jointes, dans lequel son ami avait posé le pied droit en s’élevant aussi haut que possible.

— Tiens ferme ! dit Pierre, j’y suis !

Puis se penchant sur le bord du trou il tendit la main à Joseph

— À ton tour, dit-il.

De la Vérendrye se donnant un élan, et prenant la main offerte, arriva facilement au but.

La cavité qu’ils venaient d’atteindre semblait profonde. Ils firent quelques pas, croyant toucher le fond, mais rien ne les arrêta. Ils continuèrent à marcher, et s’enfoncèrent plus avant dans le sein de la montagne ; le creux devenait boyau ou couloir, et paraissait bien long.

Ce que voyant, les deux Canadiens rebroussèrent chemin, et vinrent sauter dans la caverne près des Yhatchéilinis effrayés, qui croyaient leurs maîtres perdus, dévorés par les mauvais manitous de la montagne.

Joseph les rassura immédiatement et leur fit part de sa découverte.