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LE MANOIR DE LA PÉRADE À
SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE



V OICI le manoir où décéda, le 8 août 1747, Marie-Anne Jarret de Verchères, femme de Pierre-Thomas Tarieu de la Pérade, celle qui est entrée dans l’histoire sous le surnom d’héroïne de Verchères. Elle avait vécu un peu plus de quarante ans dans ce manoir.

Le manoir de la Pérade fut construit en trois parties. Celle du nord-est de cinquante pieds de front par vingt-six de profondeur en pierre de grève, à un étage, date de 1673. Elle fut bâtie par Thomas-Xavier Tarieu de Lanouguère (Lanaudière), officier au régiment de Carignan, co-seigneur avec Edmond de Suève, son compagnon d’armes, de la seigneurie de Sainte-Anne ou de la Pérade.

La partie centrale de vingt-six pieds de front sur trente-six de profondeur, fut construite par Pierre-Thomas Tarieu de la Pérade, quatre ans après son mariage avec Marie-Madeleine de Verchères. Cette partie fut rehaussée de deux autres étages, en 1873, par Pamphile-P.-V. Du Tremblay, capitaine de milice et seigneur Dorvilliers, et dame Marie-Clémentine Dufort, son épouse, qui possédait le manoir depuis 1867.

Enfin, la partie sud-ouest, de vingt-six pieds par vingt-six pieds, à un étage, fut construite en 1825, par l’honorable John Hale, membre du Conseil législatif et seigneur de la Pérade, pour y recevoir lord Dalhousie, gouverneur du Canada.

À cette époque, le chemin royal était au sud-est du manoir, sur le coteau. C’est en 1845 que l’honorable M. Hale réussit à le déplacer pour le faire passer au nord-ouest du manoir.

En 1891, l’honorable M. Mercier, premier ministre de la province de Québec, qui avait acheté le manoir de la Pérade, y reçut les zouaves pontificaux et y tint même une couple de séances du Conseil exécutif de la Province.

Nous venons de voir que lord Dalhousie fut l’hôte de l’honorable M. Hale au manoir de la Pérade. Sous le régime français, la maison seigneuriale de la Pérade avait aussi reçu des personnages distingués. Les gouverneurs de Vaudreuil et de Beauharnois s’arrêtèrent à deux ou trois reprises au manoir de la Pérade afin de saluer M. de la Pérade et sa femme, l’héroïque Madelon[1].

  1. Notes de M. Pamphile-P.-V. Du Tremblay.