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LE MANOIR DE LÉRY À SAINT-FRANÇOIS-DE-LA-BEAUCE



L A seigneurie de Rigaud-Vaudreuil concédée, le 23 septembre 1736, à M. Fleury de la Gorgendière, agent de la Compagnie des Indes, passa ensuite à Pierre-François de Rigaud de Vaudreuil puis à M. Chartier de Lotbinière.

Le 11 mars 1772, Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry faisait l’acquisition de la seigneurie de Rigaud-Vaudreuil. Elle est restée depuis en la possession de sa famille.

Dans les Notes sur la paroisse de Saint-François-de-la-Beauce de M. l’abbé Benjamin Demers, nous trouvons les renseignements suivants sur deux des seigneurs qui habitèrent le manoir de Léry :

« Charles-Joseph de Léry né à Québec le 3 septembre 1800, était dans sa soixante-troisième année lorsque la mort l’enleva, le 4 février 1864, à l’affection de sa famille et de ses nombreux amis… M. de Léry fut à plusieurs reprises sollicité de rentrer dans la vie publique, mais jamais il ne voulut y consentir. Il préféra consacrer ses loisirs à obliger ses censitaires qui le respectaient comme un père, et allaient toujours soumettre à son arbitrage les petites difficultés qui s’élevaient entre eux. Sa fortune, ses connaissances étendues et variées, mais surtout son urbanité, son affabilité lui rendaient cette tâche facile et agréable, et tous ceux qui venaient le consulter et lui soumettre leurs différents, retournaient chez eux satisfaits de ses décisions… »

De l’honorable Alexandre-René Chaussegros de Léry, qui fut aussi seigneur de Rigaud-Vaudreuil, M. l’abbé Demers disait :

« À un physique imposant et à des manières distinguées, on reconnaissait en lui un rejeton de l’ancienne noblesse. Doué d’un excellent cœur, M. de Léry était sans ostentation le bienfaiteur des pauvres, tant à la ville que dans ses seigneuries où sa charité se manifestait si abondamment. Non seulement son cœur était généreux, mais il était aussi droit et sincère. La sincérité de cœur, d’actions et de paroles était regardée par M. de Léry comme un devoir rigoureux et pour l’accomplir dans toute son étendue, il ne se permettait jamais un mot qui n’exprimât la vérité. Un sens droit, des expressions simples, tel était son langage. »