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LE MANOIR DE LA GRANDE-ANSE OU SAINT ROCH-DES-AULNAIES



L E 1er  avril 1656, le gouverneur de Lauzon concédait à Nicolas Juchereau, écuyer, sieur de Saint-Denys, trois lieues de terre de front sur le fleuve Saint-Laurent, du côté du sud, au lieu appelé par les Sauvages Kamouraska, sur deux lieues de profondeur. C’est la seigneurie de la Grande-Anse ou de Saint-Roch-des-Aulnaies.

Cette seigneurie resta la propriété de la famille Juchereau Duchesnay pendant plus de cent soixante-quinze ans. À la mort de l’honorable Jean-Baptiste Juchereau Duchesnay, décédé sans enfants le 12 janvier 1833, la seigneurie de la Grande-Anse ou des Aulnaies fut achetée par l’honorable Amable Dionne (1833-1837).

L’honorable M. Dionne légua la seigneurie de la Grande-Anse ou de Saint-Roch-des-Aulnaies à son fils, Pascal-Amable Dionne.

Le manoir de Saint-Roch-des-Aulnaies fut bâti sur les plans de l’architecte Baillairgé et le seigneur Dionne en prit possession en 1853.

Mgr Henri Têtu écrivait en 1898 :

« Le manoir de Saint-Roch-des-Aulnaies est admirablement situé à l’écart, sur une éminence, et le nouveau seigneur en fit comme un paradis terrestre. Il y planta à grands frais des arbres de toutes sortes, en particulier des arbres fruitiers dont il entendait à merveille la culture.

« Une petite rivière, formant cascade à cent pieds du château, fut mise à contribution. Elle faisait bien déjà tourner le moulin situé entre contre-bas : c’était là l’utile ; mais le seigneur Dionne cherchait toujours l’agréable. Une faible partie du courant fut détournée et vint s’étendre en nappe limpide dans le vaste bassin creusé pour elle au milieu du jardin. L’utile — je veux dire le moulin — était aussi la propriété de M. Dionne. Pendant longtemps, il avait été confié, ainsi que le domaine, à la charge de M. Étienne Etchenback, époux de Geneviève Perrault.