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174 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

adressé à la Société plusieurs Mémoires sur la culture des Pommes de terre. Parmentier, qui avait été chargé de rendre compte de ces Mémoires, donna lecture de son Rapport le 14 Juin 1887.

« Pour connaître d’abord, dit-il, la vraie préparation qu’exigeait la terre destinée à être plantée en Pommes de terre, M. de Chancey a commencé par s’assurer de la différence qu’il y avait dans le produit, entre un champ fumé et un autre qui ne l’aurait point été ; entre un terrain labouré et un terrain bêché ; enfin entre celui-ci et un champ défoncé. Dans ce dernier la maturité a été plus prompte et la récolte plus abondante d’un sixième que dans le champ labouré ; le produit a augmenté d’un cinquième dans celui qui a été bêché, et d’un quart dans celui qui a été défoncé ; d’où il résulte que :

L’arpent labouré et fumé a produit de Pommes de terre, 501 boisseaux ;
L’arpent labouré sans être fumé 450 »
L’arpent bêché et fumé 600 »
L’arpent bêché sans être fumé 498 »
L’arpent défoncé et fumé 753 »
L’arpent défoncé sans être fumé 633 »

» Il s’agissait ensuite d’établir quelle espèce d’engrais convenait le mieux aux Pommes de terre. M. de Chancey a employé, pour éclaircir cette nouvelle question, le même esprit de recherches et d’observations qui l’a dirigé dans la discussion de la première. Toutes les plantes fumées sont constamment plus belles, plus vigoureuses que les plantes non fumées et plus hâtives ; mais en même temps le goût de leur fruit est généralement moins délicat que dans celles-ci : ce qui fait que, dans certains Cantons, on achète plus volontiers les Pommes de terre des gens de la campagne que celles des jardiniers. Après avoir essayé successivement, et dans des proportions différentes, plusieurs genres d’engrais, M. de Chancey s’est convaincu qu’ils avaient tous un égal succès, et qu’il fallait bien se garder d’en employer une plus grande quantité que pour la culture des grains : au reste, il en est de la Pomme de terre comme des autres plantes ; c’est au cultivateur exercé et intelligent, qu’il appartient spécialement de déterminer ce qui est propre à son sol, et de régler sa conduite sur ses ressources locales.

» De ces observations en quelque sorte préliminaires, M. de