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SON INTRODUCTION EN FRANCE 193

menté depuis 20 à 30 ans, offrant à la classe indigente une ressource précieuse ».

» Toutefois, les Pommes de terre paraissent avoir pénétré assez tard dans le Cambrésis, car il est dit dans une Notice sur Beauvois, commune du Département du Nord : « Ce ne fut que vers 1789 que des fabricants de toile, allant vendre du lin en Hollande, en rapportèrent quelques-unes dans leur valise et en propagèrent peu à peu la culture ».

» En 1807, M. Feral de Rouville, rendant compte d’une culture de cent hectares dans la Commune de Rouville. (Loiret), écrivait :

« Dans le Canton que j’habite, personne avant moi n’avait cultivé la Pomme de terre en grand ; elles n’y étaient pas inconnues, mais quelques carrés destinés à cette plante, choisis près des habitations et labourés à la bêche, n’étaient pas des données pour une culture étendue ».

» Sageret, à son tour, traitant à la même époque de l’Agriculture du pays compris entre Lorris et Montargis (Loiret), déclarait « que la Pomme de terre était circonscrite dans les jardins, n’étant pas assez commune pour être à bas prix et ne servant guère à la nourriture des bestiaux ».

» Quant au Département de la Sarthe, M. Deslandes donnait, en 1809, le renseignement suivant : « Il y a cinquante ans que l’on connaissait à peine les Pommes de terre : elles y furent répandues par les soins et l’exemple des grands propriétaires et surtout des curés. Leur culture fit de rapides progrès ; il n’y a point de fermier qui n’en plante annuellement un douzième de ses terres ».

» La résistance à l’extension de ce tubercule semble avoir été plus grande dans l’Ouest de la France, à l’exception de la Seine-Inférieure, grâce peut-être à l’influence de Parmentier, originaire de Montdidier. En effet, Lieutaud écrivait à Rouen, en 1783 :

« Cette plante, qui se cultive dans les jardins et dans les champs, donne des tubercules bons à manger ; ils sont également estimés des riches et des pauvres : leur saveur est assez agréable, ils se digèrent aisément ».

» Mais je ne vois pas la Pomme de terre signalée parmi les plantes cultivées en grand nombre dans la Statistique du Département de l’Eure, publiée en l’an XII.

» En 1818, Duhamel, dans son Mémoire sur le sol de l’Arron-