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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

pouvait faire, dans l’état actuel des choses, pour éclaircir quelque peu la question de la distinction entre elles des très nombreuses variétés actuellement connues.

Dans le Développement d’une Conférence faite au Concours agricole général de Paris, le 30 janvier 1888 (2e édition, 1893), par M. H. de Vilmorin sur les Meilleures Pommes de terre, nous trouvons certains renseignements qui trouvent leur place ici. « Le terme de trente ans, dit M. de Vilmorin, fixé dans le rapport d’une récente enquête parlementaire anglaise, comme la durée moyenne de l’existence d’une Variété de Pomme de terre, me paraît beaucoup trop court. Je trouve, en effet, dans les races encore en faveur et communément cultivées aujourd’hui, quatre noms qui figurent depuis 1815 dans la Collection de la Société d’Agriculture ; ce sont : la Bonne Wilhelmine et la Chave (ou Shaw) (jaunes rondes), la Kidney hâtive, qui a pris depuis lors le nom de Pomme de terre Marjolin et qui demeure la meilleure des jaunes lisses pour la culture sous châssis, et la Rouge de Hollande, encore très appréciée, sous le nom de Cornette rose, aux environs de Cherbourg. En outre de ces quatre variétés, auxquelles il conviendrait d’ajouter la Vitelotte, rouge entaillée, j’ai encore, dans la même collection, d’autres Pommes de terre qui datent de 1815, mais qui ne se rencontrent plus actuellement dans la culture usuelle. L’une d’elles, la Bleue des Forêts, rappelle par son nom le temps où la Ville de Luxembourg était le chef-lieu du Département français des Forêts. Voilà donc un bon nombre de variétés qui ont près de quatre-vingts ans d’âge et dont plusieurs peuvent, sans exagération, être dites aussi vigoureuses qu’au premier jour. Ce qui a dû, à mon sens, contribuer à accréditer la croyance à la durée éphémère des variétés de Pommes de terre, c’est la prompte décadence de bien des variétés fort vantées et prônées, mais aussi rapidement délaissées qu’adoptées ».

M. de Vilmorin, dans cette même Conférence, avait signalé un fait qui par lui-même a une assez grande importance et dont il faut tenir compte, au point de vue de la culture des variétés potagères.

« En Angleterre, disait-il, on opère d’une façon plus systématique qu’en France. La richesse en fécule, la franchise de goût, la résistance à la maladie et le peu de développement des fanes sont