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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/266

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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

virons de Paris, la Chardon, la Jeuxey (ou Jeancé, ou Vosgienne), la Canada, l’Institut de Beauvais, la Merveille d’Amérique, la Meilleure de Bellevue. Pour les Pommes de terre industrielles : l’Imperator (ou Richter’s Imperator), la Géante sans pareille, la Farineuse rouge (ou Red skin flour ball), l’Aspasie, la Géante bleue (ou Blaue Riesen).

On nous permettra de faire remarquer que le premier classement des variétés avait été fait d’après la forme des tubercules et leur couleur. On avait ainsi établi d’abord une sorte de gradation du blanc ou jaunâtre au rose, puis au rouge et au violet plus ou moins foncé ou presque noir, c’est-à-dire d’après une abondance plus ou moins grande de la matière colorante rouge ou violacée qui se trouve dans le tubercule. Cette matière existe, on peut le dire, toujours dans la plante, car lorsqu’elle ne se manifeste pas sur l’épiderme du tubercule, elle manque bien rarement d’apparaître soit dans les germes, soit dans les fleurs, ce qui a permis à M. de Vilmorin d’établir, dans les premières grandes divisions, des sections basées sur ces deux derniers caractères. Comme il existe cependant, dans les Pommes de terre jaunes, plusieurs variétés à germes blancs et à fleurs blanches, on pourrait les considérer comme les premières de la série graduée des tissus imprégnés de matière colorante, laquelle se continuerait successivement jusqu’à la coloration intense de la section à tubercules violets, offrant germes violets et fleurs violettes. On a cru, il y a quelque temps, que l’on pourrait préjuger de la couleur des fleurs d’après celle des germes ; mais les sections de M. Vilmorin nous montrent que si, en effet, les germes blanchâtres (à l’obscurité), ou verdâtres à la lumière, correspondent assez souvent avec la présence de fleurs blanches, il arrive également qu’on peut obtenir des fleurs blanches avec des germes roses, rouges ou violets.

Actuellement, de nouvelles variétés commencent à se répandre, dont on ne fait pas toujours connaître les relations qu’elles peuvent avoir avec les variétés préexistantes. En France, il semblerait qu’on se désintéresse de la création de variétés nouvelles. Cependant, M. Paul Genay, à Bellevue-Chantehoux, en a fait connaître deux mi-tardives, assez estimées, la Canada blanche et la Meilleure de Bellevue. M. Lamare, à Bayeux, de son côté, en a obtenu, par voie de sélection, après fécondation de fleurs par divers pol-