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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/285

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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

Certains de ces organismes microscopiques possèdent un autre mode de multiplication qui en assure plus longtemps la durée : leur cellule, cessant d’être végétative, engendre dans son intérieur des germes ponctiformes ou spores, dont la faculté germinative se conserve alors que la cellule procréatrice a déjà disparu.

Mais ne parlons ici que des Bactériacées dont nous aurons à nous occuper. Elles se présenteront sous deux formes distinctes. Les unes seront constituées par des cellules à contour sphérique ou elliptique, dont le diamètre ne dépassera guère un millième de millimètre, ou même parfois n’en aura que la moitié, et qui seront toujours immobiles et enveloppées d’un mucus protecteur. Ce seront les Microcoques, c’est-à-dire des espèces du genre Micrococcus. Les autres Bactériacées, qui se rattachent aux genres Bacterium et Bacillus, auront des cellules plus longues que larges, cylindriques, en forme de bâtonnets : ces cellules se diviseront dans le sens de la largeur, de façon que leurs articles bout à bout simuleront des chaînettes ; elles ne seront que rarement enveloppées dans un mucus commun, mais seront douées souvent d’une mobilité singulière dans les liquides ambiants, laquelle paraît être due dans certains cas à l’action d’un ou deux cils vibratiles insérés à l’une ou à l’autre de leurs extrémités. Ces Bactéries et Bacilles, dont les éléments cellulaires engendrent parfois des spores conservatrices, agissent aussi plus particulièrement en qualité de ferments. Mais, en somme, leur action nocive sur les tubercules de Pommes de terre diffèrent notablement des Microcoques, qui sont la cause efficiente des premières maladies que nous allons décrire. Ainsi les Bacilles ont la faculté de dissoudre la cellulose dont se compose la membrane cellulaire, pour en effectuer bientôt la complète résorption, tandis que les Microcoques ne jouissent que de la faculté de pénétration dans les cellules pour vivre aux dépens de leurs matières protéiques, et cette simple pénétration parasitaire suffit pour produire la mortification des tissus. Nous signalerons, du reste, à propos de chacune de ces maladies, le rôle que se trouvent y jouer, soit les Microcoques, soit les Bactéries ou les Bacilles et l’on s’expliquera mieux tout ce que l’on peut craindre de ces infiniment petits.

1o La Gale de la Pomme de terre. — C’est en Angleterre qu’il est fait mention pour la première fois de cette maladie. Loudon, dans