Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/375

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
SA CULTURE 361

une peau lisse et très mince et deviennent promptement flasques au grand air ; ce sont les tubercules de la seconde période de végétation, c’est-à-dire d’Automne, auxquels a manqué le temps de mûrir complètement. Comme la plantation des tubercules n’est qu’un bouturage souterrain, on comprend qu’il faille rejeter les Pommes de terre d’Automne, par la raison qui fait rejeter les boutures incomplètement aoûtées. »

La question est, en effet, plus complexe qu’elle ne le paraît à première vue, et il y a certains points qui, dans les évaluations, demandent à être pris en grande considération. Ainsi, d’une Note publiée dans le même Recueil par M. Louesse, en 1868, il paraissait résulter qu’en raison d’expériences comparatives faites sur la variété Marjolin et la Pomme de terre Hardy, la production proportionnelle la plus faible, relativement au poids des tubercules plantés, avait été celle des Pommes de terre les plus grosses. Or, en 1869, M. Vuitry faisait remarquer que, dans des essais faits depuis 1860, il avait reconnu que le poids des tubercules plantés exerçait une action notable sur leur produit. « Pour étendre le cercle de la comparaison, dit-il, j’ai doublé, puis triplé le poids de la semence ; la comparaison a porté sur 200 pieds de chaque catégorie. Le poids des tubercules a été successivement porté de 14 kilogrammes à 28, puis à 42 : les produits se sont élevés à 94 — 130 — et 158 kilogrammes qu’il faut réduire en retranchant le poids respectif planté, à 80 — 102 — et 116 kilogrammes, d’où il résulte qu’en doublant le poids de la semence, le bénéfice net a été de 27 pour 100 ; de 45 pour 100 en le triplant. »

La même année, M. Louesse faisait connaître les résultats d’une deuxième série d’expériences sur la plantation de tubercules de différentes grosseurs. Il s’était d’abord servi de la variété Hollande de Brie, très estimée alors par les cultivateurs. Voici les résultats obtenus par lui et dont il ne juge pas utile de tirer des conclusions.


Première expérience (Plantation de tuberc. en nombre égal, mais de poids différent) :

N° 1. 4 gros (550 gr.) en ont produit 70 (dont 23 petits) pesant 4 k. 500 gr.
N° 2. 4 moyens (250 gr.) en ont produit 66 (dont 22 petits) pesant 4 k. 400 gr.
N° 3. 4 petits (100 gr.) en ont produit 57 (dont 15 petits) pesant 4 k. 100 gr.