Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
370
HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

seront gros. Il arrive souvent qu’elles ont autant d’apparence, et quelquefois qu’elles donnent autant de produit que celles plantées de tubercules. Les pieds arrachés lors de l’éclaircissement peuvent être repiqués ailleurs si l’on veut ; ils reprennent aisément lorsque la saison est pluvieuse, ou qu’on a soin de les arroser. Comme la végétation des Pommes de terre élevées de semis se prolonge beaucoup, et que la production des tubercules est tardive, il faudra ne les arracher que le plus tard qu’on pourra, c’est-à-dire quand la gelée y forcera ; néanmoins s’il s’y en trouvoit de hâtives, on fera bien de les arracher d’avance. Lors de la récolte, on devra, sur-le-champ, mettre à part pour la replantation de l’année suivante les pieds les plus vigoureux, les plus abondans en tubercules, d’une belle forme et d’une bonne grosseur ; rejetant ceux qui sont trop petits en même temps et trop nombreux, trop traçans, mal conformés ou ne paraissant pas sains : ces derniers surtout doivent être absolument exclus, car ils transmettent infailliblement leurs vices à leur postérité. Il sera bon aussi de trier les différentes espèces et d’en faire des lots séparés ; la plantation de l’année subséquente en sera plus commode à exécuter, la culture et la récolte des espèces mêlées étant plus difficiles, et la consommation ainsi que la vente beaucoup moins avantageuses. D’ailleurs, la culture de ces espèces venues de semence n’exige aucun soin particulier, et devra être faite comme à l’ordinaire ; elles acquerront dans cette seconde année toutes les qualités dont elles sont susceptibles ».

Nous croyons devoir ajoutera ces excellents conseils, émanant de personnes très compétentes, les passages suivants que nous extrayons des Nouvelles instructions populaires sur la maladie de la Pomme de terre publiées en 1845 par Charles Morren, et qui se rapportent au semis des graines de cette Solanée.

« Nul doute, dit Charles Morren, que, pour perfectionner nos variétés, il serait convenable d’en produire de nouvelles, mais je pense que le meilleur moyen serait de semer et d’améliorer les bonnes races produites à la suite des semis, par des plantations raisonnées, comme on l’a fait en Angleterre…

» Il s’agit donc que les circonstances suivantes soient prises en mûre considération : — 1o Il faut choisir le lieu de production des fruits. 2o Il faut savoir sur quelle variété on recueille le fruit. 3o Le fruit sain, non infecté, doit être préparé d’avance ; c’est-à-dire qu’il