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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/399

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SA CULTURE

naître la correspondance qu’il avait échangée avec M. Pringle, des États-Unis. Nous en traduisons ici des passages assez instructifs.


« Charlotte, Vermont, 5 Janvier 1876.

» À M. Fenn. — Il semble désirable que je me serve de vos belles et excellentes obtentions pour donner à nos variétés américaines de grand rendement une meilleure qualité et une plus fine saveur ; de même, que, si cela vous intéresse, vous pourriez, de votre côté, par une infusion de sang américain dans quelques-unes de vos variétés, augmenter leur produit, sans pour cela leur rien faire perdre de leur qualité supérieure.

» Depuis vingt ans, il y a une légère disparité, à ce qu’il me semble, entre les Pommes de terre anglaises et américaines. La majorité des variétés que nous cultivons maintenant, celles surtout qui sont l’objet d’une culture extensive, proviennent de variétés à demi domestiquées qui ont été importées de l’Amérique du Sud. C’est ainsi que M. Goodrich a obtenu la Garnet Chili de celle-ci, M. Bresee a tirée l’Early Rose, Peerless, Bresee’s Prolific, etc., et en fécondant l’Early rose avec le pollen des meilleures des anciennes variétés, j’ai obtenu la Snowflake, l’Alpha et la Ruby.

» En suivant cette voie, nous avons quelques raisons d’espérer qu’en travaillant surtout de la manière que j’ai indiquée, nous pourrons arriver avant peu à des résultats certains, et que nous obtiendrons des variétés dans lesquelles se trouveront réunies la qualité supérieure et la belle apparence, avec une vigueur et une productivité satisfaisantes…

» Je serai heureux de vous adresser des graines de mes croisements en échange des vôtres, de préférence celles qui fourniront de bon pollen. Car le pollen de presque toutes nos nouvelles variétés est tout à fait improductif (chez le Snowflake la stérilité est poussée à ce point que les boutons de fleurs s’ouvrent très rarement, et se flétrissent de bonne heure), si bien que c’est seulement comme porteurs de graines qu’elles peuvent être employées pour races de croisements.

» J’ai essayé aussi des hybridations. Pour cela, j’ai cultivé le Solanum Fendleri du Nouveau Mexique. Malgré tous les soins que j’ai pris pour le féconder avec le pollen de nos variétés du S. tube-