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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/405

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SA CULTURE

il enlevait tous les yeux, puis il pratiquait sur l’un d’eux une petite cavité et y insérait hermétiquement un morceau taillé pour la remplir et portant un ou deux yeux, détaché d’un tubercule de l’autre variété : il opérait de même pour le second tubercule, puis fixait les morceaux avec des épingles et les liait même au besoin, et plantait les tubercules disposés de la sorte. Il aurait obtenu par ce moyen des variétés nouvelles, surtout en greffant ainsi des rondes sur des longues, et réciproquement.

M. Fitz-Patrick faisait, en 1868, une autre expérience. Il plantait trois variétés de Pommes de terre : une blanche, une noire et une rouge. Dans le courant de Mai, lorsqu’elles commençaient à émettre leurs tiges, il les déterrait avec soin, en laissant les racines avec leur terre, accolait à chaque tubercule-mère un autre tubercule de variété différente, les liait fortement tous deux, les entourait de terre molle et les replantait. Lors de la récolte, il obtenait des tubercules noirs d’un côté, blancs de l’autre, ou moitié blancs et moitié rouges. Seulement, les variétés noires avec les rouges donnaient des tubercules marbrés des deux couleurs, où le rouge dominait.

En 1868, M. Hildebrand remplaçait, sur plusieurs tubercules d’une variété ronde à peau lisse et blanche, tous les yeux par ceux pris sur des tubercules d’une autre variété longue à peau rugueuse et rouge, et il opérait de même sur des tubercules de la seconde variété avec des yeux de la première. Le tout fut planté, et les pieds se développèrent. Mais la récolte ne fournit que deux tubercules modifiés. Le premier, qui présentait une forme allongée et qui était rouge et rugueux à une extrémité, avait le milieu bigarré de rouge et de blanc, et l’autre extrémité lisse et blanche. Le second tubercule incomplètement développé ne différait du premier que par une couleur généralement plus blanche. Les deux tubercules en question, plantés en 1869, ne donnèrent aucun résultat appréciable.

En 1872, M. Norbert, de Stuttgart, s’y prenait d’une tout autre manière. Au lieu de chercher à greffer entre elles des portions de tubercules différents, il obtenait, au moyen de boutures, de jeunes pieds de Pommes de terre sur lesquels il posait ensuite des greffes de variétés différentes. Toute la culture fut faite en pots, et les résultats en furent presque tous satisfaisants. Beaucoup des tubercules obtenus offraient une coloration très prononcée, différente