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SA CULTURE

Nous avons appris que, depuis lors, cette expérience a été répétée avec le même succès. Mais M. Arthur Sutton obtint plus encore. Dans une conférence qu’il fit, en Novembre 1895, à la Société royale d’horticulture de Londres, il montra, au moyen de photographies projetées sur un écran, une greffe de Tomate sur une tige de Pomme de terre, et une greffe de Pomme de terre sur une tige de Tomate. Voici ce qu’il disait à cette occasion. « Un tubercule de Pomme de terre fut planté dans un pot, le 22 mars ; lorsque la tige qui en sortit eut atteint 4 à 5 pouces de hauteur, on la coupa à un demi-pouce au-dessus du sol, et l’on y inséra une greffe de Tomate le 8 Mai. Le résultat fut que la Pomme de terre produisit des tubercules dans la terre du pot et que la tige de la Tomate s’était, de son côté, chargée de Tomates. Quant à l’autre greffe, c’est le même procédé renversé : la tige d’une Tomate fut coupée à un demi-pouce au-dessus du sol, et l’on y inséra une greffe de Pomme de terre. La Tomate ne produisit que ses racines ordinaires ; mais la tige de la Pomme de terre donna un groupe de fleurs, lesquelles produisirent cinq baies ».


V. — PLANTATION DES POMMES DE TERRE EN AUTOMNE.


On a pu remarquer que, depuis l’introduction de la Pomme de terre en Europe, l’habitude avait été prise de planter les tubercules au Printemps, en Mars ou Avril habituellement. Lorsque la redoutable maladie a commencé, en 1845, à exercer cruellement ses ravages, on a eu recours à divers procédés pour essayer de mettre la Pomme de terre à l’abri de ce fléau. L’on a cherché alors à hâter le moment des récoltes, et l’on a espéré y arriver soit en cultivant des variétés précoces, soit en plantant les tubercules-semences à l’Automne, au lieu de le faire au Printemps. Les résultats obtenus par cette nouvelle méthode de plantation ont été contradictoires, et l’on peut dire que la question est encore sujette à controverses. Il n’est pas, en tous cas, sans intérêt de suivre la marche de cette idée nouvelle, et de voir se dégager actuellement l’opinion que l’on peut avoir de son utilité.

Dans ses Nouvelles Instructions populaires sur les moyens de combattre la maladie des Pommes de terre, etc., publiées, en