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SA CULTURE

Malgré ce qu’en pense l’auteur de l’article, son expérience n’est pas absolument probante, car il a choisi des variétés qui ne se sont pas prêtées à ses essais, et il passe légèrement sur le rendement ; de plus, il ne s’est occupé en aucune façon de la Maladie. D’autres expériences, au contraire, ont donné de plus forts rendements et ont réussi à préserver les récoltes de la Maladie. Mais sa manière d’opérer était bien choisie, et c’est pourquoi nous avons cru intéressant de la faire connaître. Il n’en est pas moins vrai, qu’en Angleterre comme en France, le procédé de la culture d’automne est peu suivi. Peut-être y aurait-il de nouvelles expériences à faire, méthodiquement conduites, pour en établir nettement les bons ou les mauvais effets ?

Pour répondre en partie à cette question, nous avons essayé nous-même de faire une expérience sur une parcelle de terre, en plein champ. Le sol en était argilo-sablonneux, mais en somme assez léger, surtout après le bêchage. La parcelle de terre fut divisée en onze plates-bandes, pour la plantation de onze variétés, choisies comme hâtives, demi-hâtives et tardives. Cinq tubercules de chaque variété furent plantés sur un des côtés de chaque plate-bande, vers la fin de Novembre, et cinq autres de la même variété et du même volume le furent au commencement d’Avril suivant, sur l’autre côté des plates-bandes. La terre avait été au préalable convenablement fumée ; seulement un second bêchage fut donné à la moitié de chaque plate-bande en Avril, sur le côté réservé à la plantation de Printemps, au moment de cette seconde plantation. Ajoutons que les plants d’Automne avaient été faits à 25 ou 30 centimètres de profondeur, et que trois d’entre eux, sur chacune des plates-bandes, avaient reçu une bonne couverture de fumier. L’hiver fut assez doux, avec de faibles et peu longues gelées. Des Pommes de terre oubliées dans le sol lors de la récolte précédente, dans une autre partie du champ, germèrent fort bien et poussèrent d’elles-mêmes en même temps que celles plantées pour l’expérience. Donc, aucun effet de gelée ne s’était fait sentir sur la plantation, et cependant la généralité des plants d’Avril montrèrent leurs tiges et les élevèrent au dessus du sol, alors que rien ne paraissait sur les plants d’Automne. Ce retard ne fut pas en général regagné. Plus tard, l’aspect des tiges foliées ne fut pas non plus favorable à la plantation d’Automne. Quant à la ré-