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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

vant : le carré dont les tiges avaient été couchées fournit un rendement, à l’hectare, de 26 000 kilos : le carré resté comme témoin, 24 000 kilos. D’où une différence de 2 000 kilos en faveur du couchage des tiges ou roulage. L’excédent de récolte ne peut guère s’expliquer autrement, je crois, que par le changement de destination que l’on fait subir à la sève. En effet, une grande partie des éléments fertilisants (azote, acide phosphorique, potasse etc.), qui doit se fixer dans les tiges, les fleurs, les baies, à la suite du roulage, se dirige aux tubercules et en accélère le développement. N’utilise-t-on pas ce procédé pour activer le grossissement des bulbes des oignons ? »

Il serait donc possible que les variétés à grand rendement se prêtassent à l’emploi de ce procédé d’un provignage assez simple, s’il n’exigeait qu’un piétinement ou qu’un roulage.

C’est pourquoi il nous a paru utile de le faire connaître, en rappelant, toutefois, que le provignage a déjà été pratiqué très anciennement, qu’il a même été appliqué de nouveau dans ces dernières années, puis abandonné. Mais peut être qu’aussi, dans l’application de ce procédé, le roulage n’était pas employé pour la culture des Pommes de terre en plein champ.


VIII. — CULTURE DES VARIÉTÉS INDUSTRIELLES OU FOURRAGÈRES


Parmentier disait, en 1809, dans le Cours complet d’Agriculture : « Cette culture n’est fondée que sur un seul principe, quelle que soit la nature du sol, l’espèce ou la variété de Pomme de terre : il consiste à rendre la terre aussi meuble qu’il est possible avant la plantation et pendant toute la durée de l’accroissement. Les diverses méthodes de culture pratiquées doivent être réduites à deux principales ; l’une consiste à planter à bras, l’autre à la charrue. La première produit davantage, mais elle est plus coûteuse ; la seconde cependant doit toujours être préférée, lorsqu’il est question d’en couvrir une certaine étendue pour la nourriture et l’engrais du bétail ».

Parmentier parle ensuite de la préparation du sol, de la plantation, des façons à donner à la culture et de la récolte. Il nous a semblé qu’il serait plus intéressant pour le lecteur de comparer son opinion