Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/445

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
431
SA CULTURE

bien en essayer la culture en terres médiocres ou pauvres. Or les résultats de cette culture ont été encore très rémunérateurs : ils ont varié, comme rendement, de 17 000 à près de 20 000 kilos à l’hectare, avec 17,16 à 19,92 pour cent de fécule, soit à l’hectare de 3 188 à 5 202 kilos de fécule. D’après des calculs établis par M. Aimé Girard, les terres médiocres peuvent ainsi fournir une récolte d’Imperator d’environ 756 francs à l’hectare.

Toutefois cette excellente variété ne serait-elle pas appelée à dégénérer, si l’on continuait de la cultiver, même sur des sols différents, chaque année, en se servant pour cela de tubercules pris dans la récolte précédente ? M. Aimé Girard, pour répondre à cette question, a cultivé pendant cinq années successives, de 1886 à 1890, l’Imperator, en appliquant ce système. Les rendements obtenus ont été variables, mais celui de 1890 était supérieur à celui de 1886. M. Aimé Girard en conclut que c’est à la négligence apportée au choix du plant, que la dégénérescence dont on s’est plaint dans certaines cultures doit être imputée : elle est accidentelle. Il serait, en effet, très surprenant qu’une bonne variété, d’obtention récente, pût dégénérer si rapidement.

Actuellement, l’Imperator conserve encore sa bonne réputation. Mais voici qu’apparaissent de nouvelles variétés allemandes, dont nous avons donné les noms dans un précédent Chapitre, que l’on annonce comme pouvant rivaliser avec elle, ou même la surpasser. Il faut attendre que des essais comparatifs soient établis de façon à ce que cette question soit clairement élucidée.

Nous croyons ne pouvoir mieux terminer ce paragraphe qu’en reproduisant ici le résumé des conseils, que donne M. Tibulle Collot, un de nos plus intelligents Agriculteurs, dans une Note récente sur la Culture de la Pomme de terre. « Cette culture, dit-il, ne peut donner de grands rendements, et, par conséquent, ne peut être lucrative qu’autant qu’on observera les conditions suivantes : Choisir des variétés nouvelles, appropriées au but que l’on poursuit. Déterminer par essais répétés les races convenant le mieux au sol dont on dispose. Ameublir, par des façons culturales bien faites, les terres destinées à la plantation. Ne pas ménager les engrais, et surtout les engrais phosphatés. Planter à des distances convenables. Tenir le terrain propre de mauvaises herbes par des façons culturales, à la houe à cheval entre les