Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans qu’il fut besoin de ligature, parce qu’il possède au suprême degré la vertu astringente. Avant de l’appliquer sur l’ouverture de la veine ou de l’artère, suspendez le cours du sang par une forte compression ; séchez la plaie ; & ensuite maintenez l’agaric par un bandage. Si, dans ce cas extrême, il produit un si bon effet, on doit bien s’attendre qu’il produira le même pour les coupures, écorchures, &c.

Les teinturiers se servent de cet agaric à peu près comme de la noix de galles, qui cependant lui est préférable à tous égards.

Le véritable & le meilleur amadou se fait avec l’agaric qui croît sur les vieux tronc du bouleau. M. Linné les appelle boletus ignarius. Après qu’il est coupé en tranches, il faut le mettre macérer pendant deux fois dans une lessive de nitre, le laisser sécher, & chaque fois le bien battre.


ÂGE. Durée ordinaire de la vie des hommes, des animaux, & de tout ce qui existe. La médecine divise la durée de la vie de l’homme en quatre périodes : l’enfance, l’adolescence, l’âge viril & la vieillesse. La même distinction peut s’appliquer aux animaux. Les uns & les autres ne sauroient vivre dans le premier âge sans le secours continuel de ceux à qui ils doivent l’existence ; dans le second, la nature opere une espèce de métamorphose, soit pour le moral, soit pour le physique de l’homme, & dispose les animaux, ainsi que lui, à acquérir la faculté de se reproduire. Le troisième âge est le vrai tems de la réproduction saine, forte, vigoureuse, & qui assure ces précieuses qualités à l’individu qui en proviendra. Des qu’il a passé ce troisième âge, on diroit que la nature ne prend presque plus soin de son existence ; chaque pas qu’il fait diminue sa force, sa vigueur, accélere sa chûte ; la vieillesse, la décrépitude succèdent, & la destruction ne laisse bientôt plus aucune trace de leur existence.

L’habitude d’observer, ou plutôt l’intérêt, a appris à l’homme à connoître l’âge des animaux, des bois, &c. Dans ceux-là les cornes, les dents sont des signes peu équivoques jusqu’à un certain âge ; & dans ceux-ci, les couches concentriques du tronc. Pour connoître l’âge du bœuf, du mouton, du cheval, consultez ces mots à l’article Dentition.

Âge. L’âge ne se dit, à proprement parler, que lorsqu’il s’agit de désigner dans une charrue sans avant-train, cette longue pièce de bois, qu’on nomme la flèche, dans les charrues à roues. (Voy. Flèche) M. D. L. L.


AGGLUTINANT. On donne le nom d’agglutinans à tous les médicamens qui sont chargés d’une partie gommeuse. Ces médicamens conviennent singuliérement dans tous les cas où une humeur âcre & mordicante, fixée sur une partie quelconque, y excite une douleur vive & déchirante. Agglutinant & mucilagineux, doivent être regardés comme synonymes. La racine de guimauve, la graine de lin, la gomme arabique, &c. fournissent cette classe de médicamens. Il n’est pas inutile d’observer que ces médicamens ne sont qu’auxiliaires,