cune sensation incommode. Nous avons été long-tems exposés à cette vapeur, sans en avoir éprouvé d’autre déplaisance que celle de l’acide volatil sulphureux que nous respirions. »
« Ce n’est pas tout ; nous avons observé que le feu supérieur rend le plus grand service aux ouvriers qui travaillent dans la fosse. Pour en juger, nous laissâmes éteindre le feu, & aussitôt l’ouvrier fut obligé de sortir : un second ouvrier ne put s’en retirer qu’à l’aide de ses camarades ; & un troisième y seroit mort, s’il n’avoit été secouru promptement. »
« L’opération du fourneau exige que tous les sièges soient bouchés & scellés exactement, sans quoi le courant d’air seroit dérangé, & une partie de l’odeur portée dans les appartemens. Il est encore avantageux d’établir un second fourneau dans la fosse même, supporté par un trépied sur la matière. Ses tuyaux de tôle doivent aller répondre à la poterie, qui correspond au soupirail supérieur. »
Ce moyen bien simple & peu coûteux, peut encore être mis en usage pour tous les souterrains remplis d’air mortel, & où celui qui y descendroit, payeroit de sa vie son imprudence. Aux mots Asphyxie, Moffettes, on indiquera les remèdes & les moyens nécessaires pour rappeler à la vie les asphyxiques.
CHAPITRE II.
Section première.
Des Fosses d’Aisance pour les gens de la Ferme.
Celles-ci exigent moins de précautions que les autres, parce qu’elles doivent être nettoyées, au plus tard, tous les quinze jours. Le coin d’une cour, dans la partie la plus reculée de la ferme, un mur léger pardevant, une porte & une toiture passable suffisent. Une planche large & épaisse de six pouces, doit recouvrir un petit mur, & encore mieux une séparation en planches fortes. Le fond du cabinet d’aisance, ainsi que la circonférence des murs, sera garni de terre glaise bien corroyée, afin d’empêcher l’infiltration. La fosse aura deux pieds de profondeur, ou trois tout au plus, & sera aussi large que le cabinet. Elle sera recouverte par des planches mobiles & fortes, qui porteront par leurs extrémités sur des chevrons fixés aux murs. Cette fosse sera remplie de mauvaise paille jusqu’à la moitié pendant l’été, & tous les quinze jours ou toutes les trois semaines, le fumier en sera enlevé. Le point qui désigne le moment de l’enlever, est lorsque la paille paroît bien humectée. Il convient même, en la jetant dans la fosse, de l’asperger de quelques seaux d’eau. Dans l’hiver, comme la putréfaction s’exécute avec plus de lenteur, chaque semaine on mettra de la paille nouvelle, & on restera six semaines ou deux mois avant de l’enlever. Les planches mouvantes facilitent son extraction.
Section II.
Moyens de préparer un excellent engrais avec les matières stercorales.
Ce fumier n’est point fait, il n’est pas au point où il doit être ; il faut qu’il éprouve un nouveau genre de fermentation, & par conséquent une nouvelle combinaison. Pour cet effet, après l’avoir extrait