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sont des alambics perdus, & qui ne doivent servir qu’à cet usage.

Tel est, en général, ce qui a été proposé sur les alambics, sur leur forme & sur leur usage.


ALAISE, ou Allonge, ou Bride. Termes de jardinage. C’est une attache quelconque qu’on fixe à l’extrémité d’un rameau ou d’une branche, trop courts pour être palissadés. Si l’on travaille à la taille d’hiver, on emploie un osier, & en été un jonc. Pour que le nœud de l’un ou de l’autre ne glisse pas, on est forcé de lier au dessous de l’œil d’un bourgeon ; alors, la branche attachée par ce petit bout, pousse au printems, grossit & se trouve étranglée à l’endroit du nœud qui l’a serré, comme l’auroit fait une ficelle, attendu que le jonc & l’osier ne prêtent pas ; dès-lors, la ligature écorche l’écorce, la coupe, & finit par s’enfoncer & former un bourrelet dans cet endroit. C’est bien pis encore, si l’ouvrier a attaché le gros bout de l’osier sur la petite branche, & le bout délié sur le treillage contre lequel on veut la palisser ; la plaie est plus profonde, & ordinairement c’est une branche perdue.

Le moyen le plus sûr pour remédier à ces inconvéniens, ce seroit d’adopter la méthode de palissader, des industrieux habitans de Montreuil, Ces rameaux courts sont fixés contre le mur, par un clou qui traverse la loque, (voyez ce mot) & la loque fait le tour de la branche sans l’endommager, ni la gêner. Cette manière d’opérer suppose nécessairement des murs bâtis avec du plâtre, où le clou entre sans peine.

Au défaut des murs en plâtre, il faut absolument avoir des treillages contre les murs ; alors, si la branche à attacher est trop courte pour gagner un des bords du quarré qui forme le treillage, on peut, avec un osier, attacher une traverse sur ce quarré ; & sur cette traverse, fixer le rameau avec une loque.

Enfin, si on est dépourvu de l’un & de l’autre moyen, il faut prendre deux joncs, les aplatir, & s’en servir comme d’un ruban pour attacher la branche trop courte, & fixer cette espèce de ruban, non à son extrémité, mais aussi bas qu’on le pourra ; dès-lors, la branche ne sera ni bourrelée, ni étranglée.


ALATERNE. M. Tournefort place cet arbuste dans la première section de la vingtième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux à fleur monopétale, dont le pistil devient un fruit mou, rempli de semences dures ; & d’après Clusius, il l’appelle alaternus prior. M. le chevalier Von Linné le nomme rhamnus alaternus, & il le classe dans la pentandrie monogynie.

M. le baron de Tschoudi, aussi excellent observateur qu’habile cultivateur, a suivi avec soin l’éducation de cet arbuste difficile à élever dans les provinces du nord, & qu’on trouve assez fréquemment dans les terrains humides de Provence & de Languedoc. Nous allons rapporter ses observations.

Cet arbuste porte de petites fleurs peu apparentes, rassemblées en forme de petites grappes, garnies seulement par leur extrémité. M. Duhamel semble ne pas admettre la réunion des trois différentes fleurs