Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/155

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cette plantation appartenoit à des geais qui, en sortant du bois, venoient d’habitude se placer sur ces buissons pour manger leur gland, & en laissoient tomber la plus grande partie qu’ils ne se donnoient jamais la peine de ramasser. Dans un terrain que j’ai planté dans la suite, j’ai eu soin de mettre de petits buissons ; les oiseaux s’en sont emparés, & ont garni les environs d’une grande quantité de jeunes chênes ».

Il résulte nécessairement de ce qui vient d’être dit, 1o. que les baliveaux ne remplissent pas le but de l’ordonnance pour le repeuplement des forêts ; 2o. qu’ils nuisent essentiellement aux taillis ; 3o. qu’une forêt remplie d’arbres d’un âge si disproportionné est une mauvaise forêt, puisqu’une partie des pieds est en décours, tandis que la seconde est à son point de perfection, & la troisième & la quatrième sont bien éloignées d’y être parvenues. Il y aura donc une perte réelle si on abat cette forêt ; elle sera plus forte encore si on est obligé de jardiner, de couper des arbres çà & là, d’y former des clarières, &c.

II. Est-il possible, de suivre une méthode moins destructive, en conservant le même nombre de baliveaux ? Deux manières peuvent suppléer la première méthode.

Tout taillis un peu considérable est divisé en coupes réglées, & communément, entre chaque coupe, on ménage des routes pour le passage des charrettes qui sont le service du transport. C’est le long de ces routes qu’il conviendroit de laisser croître les baliveaux dans un nombre proportionné à celui prescrit par l’ordonnance.

Ces baliveaux placés sur quatre rangs de chaque côté de la route, formeroient un petit massif de bois ; les pieds se défendroient mutuellement les uns & les autres ; & sur ces huit rangées d’arbres, les intérieures prospèreroient, & les arbres des deux extérieures auroient encore une supériorité marquée sur les baliveaux qui restent isolés, suivant la méthode ordinaire, puisqu’un de leur côté seroit protégé par les arbres voisins. Si on ne laisse qu’un seul rang sur la bordure, il vaudroit presqu’autant ne pas prendre cette précaution.

La seconde méthode qui suppléeroit la première, consiste à former des masses lorsque l’on coupe le taillis, c’est-à-dire, que si on a seize arpens de taillis à couper, on choisira le mieux venant, qu’on laissera en futaie, après avoir abattu tous les brins qui deviennent inutiles. Il n’est pas à craindre que leur souche repousse, elle périra accablée sous l’ombre des arbres, & par le manque d’air. Par ce moyen, bien simple, on conservera autant & plus de bois que n’en prescrit l’ordonnance, & on sera assuré d’avoir de bon bois pour la charpente, pour les bâtimens, pour la marine, &c. Si à chaque coupe on suit cette marche, le taillis sera peu-à-peu converti en forêt. (Voyez ce mot)


BALLE. C’est cette partie qui remplace le calice & la corolle, dont les plantes graminées sont dépourvues. Elle est composée de paillettes ou écailles, d’inégale grandeur, tantôt opposées, les unes aux autres, tantôt simples, tantôt doubles de chaque côté ; quelquefois