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premières racines, & verser le tout dans la fosse ; & comme au fond du baquet il en reste toujours, le bien nettoyer avec les mains, & répandre le tout dans la fosse.

3o. Quand l’imbibition est faite, remettre la terre, afin que rien ne s’évapore, & faire ainsi à tout ce qui en a besoin, arbres, arbustes, plantes en caisses & en pots. Réitérer, si un premier bouillon ne suffit pas ; le même a lieu pour des orangers malades.

Le voilà, dit M. de Schabol, ce bouillon si souverain, si efficace, le voilà en petit pour un seul arbre ; mais en a-t-on besoin pour un certain nombre d’arbres, on augmente la dose de chaque ingrédient au prorata du nombre des arbres à médicamenter, le tout à vue de pays ; un peu plus, un peu moins n’est pas d’une grande consèquence ; alors on bat le tout ensemble avec divers outils.

C’est ainsi que dans la cure des maladies humaines, on compte les juleps, les cordiaux, les stomachiques, les bouillons pulmonaires, ceux faits avec les anti-scorbutiques, &c. Mais il est une observation des plus importantes ; savoir que de même que dans la médecine humaine, quand les parties nobles sont attaquées immédiatement, ces recettes ne peuvent rien : de même le bouillon ne produit aucun effet sur les arbres épuisés & ruinés.

On est assuré de guérir par le moyen de ce bouillon, une quantité de maladies des plantes & des arbres, telles que la jaunisse, le blanc, ou le meunier aux pêchers, les effets & les accidens causés par la cloque, par les vents roux, &c. Il y a encore un autre bouillon fait avec les lavures de cuisine.


Bouillon-Blanc, ou Molène. (Voy. Pl. 14) M. Tournefort le place dans la sixième section de la seconde classe, qui comprend les fleurs d’une seule pièce en forme d’entonnoir, & dont le pistil devient un fruit dur & sec, & il l’appelle, verbascum mas tatifolium luteum. M. Linné le classe dans la pentandrie monogynie, & l’appelle verbascum thapsus.

Fleur d’une seule pièce B en entonnoir applati, découpée en cinq parties arrondies à leur sommet ; les étamines au nombre de cinq, sont attachées à la base de la corolle, ainsi qu’elles sont représentées en C. Le pistil D est placé au centre de la corolle, & s’attache au fond du calice à cinq feuilles E, & il est également divisé en cinq parties pointues au sommet.

Fruit. Le pistil se change en capsule F à deux loges & deux valvules G, remplies de semences H, menues, anguleuses, attachées sur le placenta I.

Feuilles grandes, longues, larges, molles, sans pétiole, adhérentes à la tige par leur base, cotonneuses des deux côtés.

Racine A, oblongue, ligneuse, blanche, rameuse.

Port. La tige s’élève quelquefois à la hauteur de quatre ou cinq pieds, suivant la nature du terrain ; grosse, ronde, ligneuse ; les fleurs entourent la plus grande partie de la tige. Les feuilles qui partent des racines sont couchées sur terre & disposées en rond ; celles des tiges sont placées alternativement, & s’allongent lorsqu’elles poussent d’entre les fleurs.