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ainsi, parce qu’elles poussent des racines, & qu’en les séparant & les mettant dans la terre, elles reprennent & forment des sujets pour la greffe. Tels sont les pommiers, les pruniers. Ces boutures se manifestent communément sur les vieux arbres, parce que la force de la séve n’est pas assez active pour monter entiérement dans les branches. Il y a alors plus de séve descendante que de séve ascendante. La quantité qui se trouve rassemblée à la base de l’arbre, est obligée, ou d’y pourrir, ou de se porter vers les boutons ou mamelons répandus sous toute l’écorce de l’arbre. Alors un ou plusieurs boutons percent l’écorce ; il pousse, s’alonge & forme une branche nommée bouture.

Si la bouture naît sur le tronc, il faut déchausser celui-ci, & couper la bouture ras du tronc ; il en est ainsi pour la bouture qui pousse des racines. Les pêchers greffés sur pruniers, sont fort sujets à en produire, ainsi que les poiriers & les pommiers greffés sur coignassiers & sur paradis. Si l’arbre ne mérite pas la peine d’être conservé, on peut laisser pousser ces boutures ; on sera bien aise de les avoir l’année suivante. En les mettant en pépinière, elles donneront des sujets.


BOUVERIE. (Voyez Étable)


BOUVIER. Celui qui conduit les bœufs, les garde & en prend soin dans l’écurie.

Cet homme doit être fort, vigoureux, adroit, patient & doux. S’il brusque ses bœufs, s’il les maltraite, s’il les bat, il aigrit leur caractère, les rend méchans, intraitables, & souvent dangereux pour ceux qui les approchent.

Les devoirs d’un bouvier sont, 1o. chaque matin d’étriller ses bœufs, de les bouchonner, de leur laver les yeux. Ces petits soins sont indispensables, & contribuent autant à leur santé qu’à celle du cheval.

2o. De se lever de grand matin pour leur donner à manger, de cribler l’avoine avant de la leur présenter.

3o. De les conduire à l’abreuvoir avant de les mener aux champs.

4o. Au moins une fois par semaine, d’examiner si les jougs, les courroies, les paillassons sur lesquels portent les jougs contre la tête de l’animal, sont suffisamment rembourrés.

5o. Dans les pays où l’on ferre les bœufs, d’examiner si les pieds sont en état.

6o. Au retour des champs, après le travail du matin, de leur donner une nourriture suffisante pour un repas, & de les mener boire. Ce n’est point assez de les faire boire deux fois par jour, même en hiver, quoique le tems ne leur permette pas de sortir de l’étable, & à plus forte raison pendant l’été. À l’approche des chaleurs, & surtout pendant l’été, il leur donnera, de tems à autre, des seaux remplis d’eau rendue légérement acidule par le vinaigre, & quelquefois de l’eau nitrée. C’est le moyen le plus sûr de prévenir les maladies putrides & putrides-inflammatoires, auxquelles ils sont sujets plus que les autres animaux. L’eau rendue blanche par l’addition du son, leur est encore très-utile.

7o. S’ils reviennent des champs