Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/581

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aromatiques de la cannelle. L’huile essentielle de cannelle enflamme toute la bouche ; mise sur la carie d’une dent, quelquefois elle en appaise la douleur.


CANON, Médecine vétérinaire. Le canon est cette partie de la jambe du cheval, qui s’étend dans les extrémités antérieures, depuis le genou jusqu’au boulet, & du jarret à cette même partie, dans les extrémités postérieures.

Les proportions du canon doivent répondre à celles du reste de la jambe, & aux tendons qui sont situés à sa partie postérieure. Si la grosseur est trop considérable, la jambe en est défectueuse ; s’il est trop menu ou trop mince, l’animal manque de force, à moins que ce défaut ne soit réparé par la grosseur du tendon, ainsi que nous le voyons dans la plupart de chevaux de Barbarie, de Turquie & du Limousin.

Le canon est sujet à beaucoup d’infirmités, c’est-à-dire, à des suros simples, à des suros chevillés, à des suros tendineux, à des osselets, à des fusées, &c. On trouvera à chacun de ces articles le traitement qu’il convient de faire à tous ces maux. M. T.


CANTHARIDE, meloe vesicatorius. (Voyez la planche du mot Insecte où elle est gravée). L’espèce dont on va parler est nommée vulgairement cantharide des boutiques, pour la distinguer des autres espèces. Voici sa description publiée par M. Geoffroy. Elle varie prodigieusement pour sa grandeur ; tout son corps est d’un beau vert doré, à l’exception de ses antennes qui sont noires. Elles sont placées devant les yeux, un peu au-dessus de la tête ; leur premier anneau seul est vert, & les autres sont noirs. Les mâchoires sont saillantes & couvertes d’une petite lame ; le corselet est inégal, fort étranglé proche de la tête, se dilatant ensuite, & formant une pointe mousse de chaque côté. Les étuis sont d’un beau vert, un peu mous, flexibles, comme chagrinés. On distingue sur chacun deux raies longitudinales apparentes ; les ailes sont brunes, & le dessous de la poitrine a quelques poils. On trouve ces insectes sur les frênes, sur-tout vers le mois de Juin, sur l’ormeau, sur les troënes, quelquefois en une quantité considérable, & ils répandent fort au loin une odeur désagréable.

On rassemble ces insectes sur un tamis de crin, recouvert avec de la toile ou du parchemin, & on expose le crin à la vapeur du vinaigre, qui les fait mourir. Aussitôt après on les fait sécher au soleil avant de les renfermer dans un vaisseau bien bouché ; il convient de les renouveler toutes les années, & de ne les pulvériser que l’instant avant leur application.

L’administration intérieure des mouches cantharides n’est jamais sans danger, à moins qu’elle ne soit pratiquée par un médecin en état de remédier à leurs ravages. Extérieurement elles enflamment les tégumens, y font naître des vessies remplies d’humeurs séreuses. Elles agissent en même tems avec plus ou moins d’activité sur les voies urinaires ; souvent elles