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circonstance prise exclusivement ? M. M.


CARDASSE. (Voyez Figue)


CARDEPOIRÉE. (Voyez Poirée)


CARDIAQUE. (Voyez Agripaume)


CARDINALE. Pêche. (Voyez le mot Pêche)


CARDON. MM. Tournefort & von Linné le placent dans la même classe & dans le même genre que l’artichaut. (Voyez ce mot) Le premier le désigne par ces mots : Cinara spinosa, cujus pediculi esitantur, & M. von Linné le nomme Cinara cardunculus. Il est originaire de l’île de Crête. Les jardiniers en reconnoissent deux espèces, l’une nommée cardon de Tours, & l’autre cardon d’Espagne. Je ne crois même pas que les botanistes soient dans le cas de les considérer comme une simple variété l’une de l’autre, puisqu’elles se perpétuent de graines, sans rien perdre de leur forme. Les feuilles des artichauts diffèrent de celles des cardons par une longue appendice ou continuation de la base de la feuille qui se propage sur le tranchant inférieur de la côte ou pétiole, jusqu’à la naissance de l’autre feuille, & fait corps avec elle, tandis que dans les cardons cette appendice n’est bien caractérisée que dans les divisions supérieures de la feuille. La feuille du cardon est d’un vert plus pâle, plus blanchâtre que celle de l’artichaut ; celle du cardon d’Espagne est sans épine bien caractérisée ; au contraire celle du cardon de Tours est armée d’épines très-piquantes à l’extrémité de chaque nervure des divisions des feuilles. Les divisions des feuilles sont beaucoup plus grandes vers le haut de la feuille, diminuent de grandeur à mesure qu’elles se rapprochent de sa base, & finissent enfin par n’être plus que de simples oreillettes très-rapprochées, & chacune armée de cinq à six longues épines très-aiguës. Les oreillettes qui garnissent la base de chaque division de la feuille en dessous, sont armées de deux à trois épines, de manière que la feuille est épineuse, tant en dessous qu’en dessus. Cette espèce est, à tous égards, préférable à la première, elle s’élève beaucoup plus haut, ses côtes sont plus larges, plus charnues & beaucoup plus délicates à manger.

Culture. Elle varie suivant les pays & les facultés des propriétaires. Celle des amateurs est plus dispendieuse, & à mon avis la jouissance anticipée ne compense pas les frais, & diminue la quantité du cardon. Il faut faire connoître les deux méthodes, le lecteur aura le choix de celle qu’il jugera la meilleure. Le Traité des Jardins, ou le nouveau La Quintynie, offrira la première ; quant à la seconde, je la décrirai d’après ma pratique ordinaire & celle des jardiniers.

I. Méthode recherchée. Pour avoir des cardons toute l’année, il faut en semer en plusieurs saisons.

En Janvier, on sème sur couches, sous cloches, ou mieux sous châssis, de la graine de cardon. Lorsque le plant a deux feuilles bien formées, outre les feuilles séminales, on doit le repiquer sur une couche