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clous en forme de crochet, tels qu’on les voit dans la Figure 2. Afin que le haut des montans ne penche point en arrière quand la charrue est tirée, il est nécessaire que la partie antérieure du châssis où sont les entaillures, soit plus élevée que les jambes qui entrent dans la caisse : pour cet effet il faut avoir soin que les trous qu’on pratique à la caisse, pour les faire passer, ne soient point à angle droit avec elle, mais qu’ils biaisent en haut, pour que le châssis ait à peu près la position qu’on a cherché à lui donner dans la Figure 1, où il est en place.

Les entaillures qu’on a faites à la barre du châssis, ne sont point destinées seulement à arrêter où l’on veut, les crochets & les chaînons qui servent au tirage de la charrue ; c’est encore pour faire tracer au soc un sillon plus large ou plus étroit. En mettant les chaînons du côté droit, les roues vont à gauche, le soc alors ouvre un sillon assez large, parce que le soc porte de toute sa largeur sur le terrein : quand on les met, au contraire, du côté gauche, les roues vont plus à droite ; le sillon par conséquent est plus étroit, parce que le soc ne porte point parfaitement à plat sur le terrein.

On a soin de tenir la barre & les jambes du châssis assez fortes, pour qu’elles résistent à la puissance des chevaux. Les chaînons qui servent à tirer, doivent être placés dans les entaillures éloignées les unes des autres, afin que les roues avancent en même temps, & qu’elles marchent sur la même ligne ; ce qui n’aurait point lieu, si elles étoient placées trop près, ou dans la même entaillure, à moins que ce ne fût à celle du milieu : mais la marche de la charrue sera toujours plus uniforme, quand les chaînons seront placés dans des entaillures éloignées, & qu’ils seront également distans des jambes du châssis. Ces chaînons ont six pouces & demi de longueur. La distance qu’il y a entre les jambes du châssis, est de huit pouces.

L’arrière-train de la charrue de M. Tull, est composé de la flèche HH, dont la longueur est de dix pieds quatre pouces. Sa dimension, soit en épaisseur & en largeur, n’est point constante ; elle varie selon la nature du sol qu’on doit labourer. On conçoit qu’il est nécessaire que la flèche ait en épaisseur, de même qu’en largeur, une plus grande dimension quand la terre est forte que quand elle est légère. Celle qu’on voit représentée dans la Figure 1 a cinq pouces d’épaisseur au trou du premier coutre, & quatre de largeur. Elle est faite assez communément de bois de frêne, qui est fort léger, ou de chêne, parce que c’est un bois propre à durer longtemps ; quand elle est en chêne, on ne lui donne point autant d’épaisseur que si elle étoit d’un bois léger ; elle seroit trop pesante en ayant la même proportion.

Cette flèche pourroit être droite, comme celle des charrues ordinaires ; mais il faut observer qu’elle est beaucoup trop élevée au-dessus de l’essieu des roues, pour qu’elle puisse avoir cette forme, qui seroit peu favorable pour donner l’entrure à la charrue, & faire piquer le soc à une grande profondeur : en la faisant absolument droite, il faudroit aussi qu’elle fût plus longue ; elle deviendroit donc un poids énorme, & la charrue seroit embarrassante quand