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met au côté droit & au côté gauche de la flèche, entre le premier & le second coutre, un anneau de fer, auquel on accroche un châssis en fer, semblable à peu près à celui que nous avons décrit pour le tirage, excepté que les jambes se terminent en crochets, pour entrer dans les anneaux fixés de chaque côté de la flèche ; on le voit représenté dans la Figure 3, avec le crochet qui est dans une des entaillures. La caisse qui repose sur la traverse fixe, est percée pour laisser passer un des anneaux de la chaîne qui se trouve en devant, entre les jambes du châssis pour le tirage. La tringle Q, appuyée en dedans contre la traverse d’assemblage des montans & la traverse mobile, passe dans l’anneau au sortir de la caisse, & retient par ce moyen la chaîne qui resortiroit sans cela.

La seconde chaîne a son premier anneau passé dans un crochet, enfoncé dans le morceau de bois ajouté au côté droit de la flèche entre le troisième & le quatrième coutre ; elle porte à son extrémité un grand anneau long, qui va embrasser l’extrémité supérieure de la tringle, celle du montant gauche & de la traverse d’assemblage. Quelquefois un seul & gros anneau, auquel la flèche est passée, & qui est arrêté à la distance qu’on désire, par une forte cheville de fer, suffit pour attacher les deux chaînes qui, pour lors, sont terminées par un crochet, dont l’un prend l’anneau en dessous de la flèche, & l’autre en dessus. Le châssis, (Figure 3), devient alors inutile.

M. Tull donne la description d’une autre charrue également de son invention, qui ne diffère de celle-ci que par la forme de la flèche, qui est absolument droite & ronde, & qui n’a qu’un seul coutre devant le soc : toutes les autres pièces y existent avec les mêmes dimensions.

M. Tull assure qu’avec la charrue à quatre coutres, on remue la terre à dix, douze & quatorze pouces de profondeur, ce qui est un très-grand avantage ; parce qu’en faisant de profonds sillons, & des billons fort élevés, la terre est bien plus en état de profiter des influences de l’air. Les quatre coutres placés devant le soc, coupent la terre, qu’il doit ouvrir, en bandes de deux pouces de largeur, puisqu’ils sont placés à cette distance les uns des autres vers la droite de la charrue. Le soc ouvrant un sillon de sept à huit pouces de largeur, la terre est jetée sur le côté bien divisée ; elle ne forme donc plus ces grosses mottes plates, comme il arrive avec les charrues ordinaires. Quand on donne un second labour, le soc de la charrue entre alors dans une terre meuble & bien divisée, sans rencontrer ces mottes & ces gazons, qui sont aussi difficiles à diviser au second labour, qu’ils l’avoient été au premier.

M. Tull veut qu’on n’emploie la charrue à quatre coutres, que pour les principaux labours ; c’est-à-dire, pour donner une bonne culture aux terres qu’on n’a pas travaillées depuis long-temps, ou qui ont été mal cultivées, ou pour défricher les terreins qu’on veut mettre en état de culture. Quoique cette charrue corroie & aglutine moins les terres fortes que les charrues ordinaires, puisque le soc renverse, sans pétrir, une terre déjà coupée par les coutres, il est bon cependant de ne l’employer dans les terres qui sont bien tra-