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mettra la roue à droite, & l’âge à gauche, plus ou moins loin du milieu, à proportion de la dureté du terrein, & de la largeur de la bande de terre qu’on veut prendre, ce qui dépend de la profondeur dont on veut faire le labour, & de la force qu’on applique à la charrue. On comprend bien qu’un seul cheval, n’enlèvera pas une quantité de terre aussi pesante que le feroient deux chevaux.

Tout le reste du labour se fera, le cheval & la roue étant dans le fond du sillon dernier fait : mais si on laisse l’arrière-train dans la situation où il étoit pour les premiers traits, on aura une plus grande épaisseur de terre, qui augmentera toujours à chaque trait ; ce qui deviendroit bientôt impossible : il faut donc relever l’arrière-train, afin que tous les sillons soient d’une profondeur uniforme.

Si l’on veut former des planches, on en usera de même : en les commençant à la place où doit être leur sommet, on aura une enrayure entre deux planches, ou un large sillon qu’on approfondira tant qu’on voudra par la suite.

Si l’on forme des planches sur un labour à plat, le laboureur se conduira par le nombre des rayes qu’il lui faudra pour la largeur de ses planches ; ce qui lui donnera une grande facilité. Pour les avoir bien relevées, ce qui est un avantage, il convient de les faire par deux labours, en les reprenant au second par le sommet, principalement quand on les fera à la même place où étoit auparavant une plate-bande.

Pour les labours de culture, il n’y a point de difficulté ; on a toujours, pour commencer ces labours, ou le grand sillon du milieu, ou un de chaque côté le long des bords des planches : c’est au laboureur intelligent à s’arranger suivant les circonstances.

M. de la Levrie a mis cette charrue à une seule roue, à toutes sortes d’ouvrages, avec beaucoup de succès : il a fait labourer des terres qui étoient en repos depuis un an, avec deux chevaux seulement attelés l’un devant l’autre ; les sillons avoient neuf à dix pouces de profondeur. Dans une friche assez dure, qui étoit le long d’une rangée d’arbres, il a ouvert des sillons à la même profondeur, sa charrue n’étant attelée que de deux chevaux.

Section II.

Charrue à une seule roue, de M. de Châteauvieux.

Cette charrue à laquelle on peut donner autant de légéreté que la qualité du terrein peut le permettre, est composée de l’avant-train, & de l’arrière-train qui porte le coutre & le soc : elle est représentée dans la Fig. 10 de la Pl. 2, p. 73. L’avant-train comprend la roue AA, dont le diamètre ne doit jamais excéder trente-quatre pouces, ni être au-dessous de trente, à cause des inconvéniens qui en résulteroient. On a attention de la faire très-légere, quand on veut la ferrer de bandes, ou d’un cercle de fer, qui doit être très-mince.

Cette roue est placée entre les deux limons BB, dont la distance de l’un à l’autre, prise en dedans, est de dix-huit pouces, laquelle