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vre assez simple, est plus prompte que celle de changer la roue de place, en faisant passer son essieu dans d’autres trous ; ce qu’on ne peut point exécuter sans démonter l’assemblage de l’avant-train en partie, à moins que l’essieu ne fût point arrêté à ses extrémités.

M. Duhamel a encore imaginé, pour élever l’avant-train, de faux limons à charnière, qu’on voit représentés dans la Figure 9 ; on cloue à demeure ces faux limons sous ceux de l’avant-train ; comme ils portent la chantignole qui est mobile, c’est-à-dire, qu’on peut abaisser ou élever comme on veut, on élève ou on abaisse l’avant-train à son gré, en arrêtant la chantignole avec une cheville, qu’on passe dans les trous pratiqués à la pièce qui est à son extrémité.

Quand on veut donner plus ou moins d’entrure au soc, il faut faire glisser l’âge plus ou moins à droite ; ce qu’on exécute en dévissant les boulons qui la fixent à un endroit déterminé des traverses. Comme il y a plusieurs trous sur ces mêmes traverses, on l’arrête où on juge à propos. Il est certain qu’en portant l’âge à la droite, le soc prendra plus d’entrure, parce que la roue passera dans le sillon précédemment formé, ce qui produira le même effet que si on avoit abaissé l’âge.

Les chevaux sont attelés par leurs traits qu’on passe dans les crochets qui sont aux bouts antérieurs des limons.

Section VI.

Cultivateur à versoir, de M. Duhamel du Monceau.

Le cultivateur à versoir de M. Duhamel, ne diffère du cultivateur simple de M. de Châteauvieux, que par le double versoir qu’il y a ajouté. Pour concevoir cet instrument, il faut se ressouvenir de la description que nous avons donnée du cultivateur simple.

Pour faire un cultivateur à versoir, il faut avoir exactement, selon les proportions requises, l’arrière-train du cultivateur simple de M. de Châteauvieux, auquel on ajoute un versoir de chaque côté du soc, qu’il nomme la patte d’oie.

Ces deux versoirs sont construits avec des plaques de tôle, de fonte, ou de fer battu, de l’épaisseur d’une ligne, laquelle suffit pour résister à la pression de la terre : si ces versoirs étoient plus épais, ils appésantiroient trop le soc, & la charrue n’iroit point aussi bien.

Ces deux versoirs sont joints l’un à l’autre en recouvrement d’un pouce, qui forme au point de leur réunion un angle de quatre-vingt dix degrés, qui est suffisamment aigu pour tenir lieu de coutre. L’angle de ce double versoir est appuyé contre le manche du soc, de manière que les ailes viennent en arrière. Ces deux versoirs sont un peu convexes en dedans, & ils renversent la terre par leur surface concave extérieure. Pour que la terre remuée par le soc soit bien retournée, ils doivent descendre au-dessous, ou tout au moins à fleur de l’aile du soc, dont ils suivent la direction.

Ces deux versoirs sont arrêtés & soutenus en arrière, par une bride dont la courbure doit être exactement semblable à celle qu’on donne aux versoirs, sur laquelle ils sont solidement rivés ; ils sont soutenus