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servie, mais c’est au moins le sens & le but de la question, autant qu’il m’en souvient. Je ne connois pas les ouvrages qui ont concouru, & ne sais pas si le prix a été décerné à l’un d’eux ; mais je crois avoir donné la solution du problême au mot Arbre, tome Ier, page 630. Il est inutile de le répéter ici.


CHAPITRE VI.

Des usages médicinaux du Chêne.


Les feuilles sont inodores, amères, gluantes, très-stiptiques ; le gland est inodore, d’une saveur austère, ainsi que son calice ; les feuilles, le gland, son calice, l’écorce de l’arbre sont astringens : la noix de gale est d’une saveur très-austère.

Quoi que j’aie dit sur la nourriture fournie par le gland, on ne doit y recourir que dans les besoins pressans, parce qu’elle fatigue l’estomac & constipe, sur-tout si on ne l’a pas préparée. On a conseillé les différentes parties du chêne dans les diarrhées occasionnées par foiblesse, ainsi que la poussière du tan & de la noix de gale. L’usage de cette dernière, surtout, n’est pas sans inconvéniens : elle est plus utile dans les hémorragies par pléthore ou par blessure, dans la dysurie, le pissement de sang, le flux hémorroïdal par pléthore, la lienterie par foiblesse des intestins. On se sert de ces différentes substances en gargarisme, dans le relâchement des gencives, dans l’angine inflammatoire, légère, récente, dans les aphtes. Extérieurement elles arrêtent le sang qui s’écoule d’une veine ou d’une petite artère ; elles tendent à maintenir dans leur situation naturelle l’intestin rectum, le vagin & les hernies réduites, principalement lorsque le déplacement est produit par le relâchement des parties contenantes.

Le suc exprimé des feuilles se donne depuis demi-once jusqu’à quatre onces ; les feuilles récentes, depuis demi-once jusqu’à trois onces en infusion dans cinq onces d’eau ; le calice pulvérisé, depuis demie jusqu’à deux drachmes, incorporées avec suffisante quantité de sirop, ou délayé dans quatre onces d’eau ; l’écorce du bois, comme du calice ; le tan réduit en poussière, & sous forme d’une pelotte moins considérable que l’ouverture par où a passé l’hernie réduite, & qu’il faut maintenir par un bandage imbu de vin, où l’on aura fait macérer de la poussière de tan. Changez de pelotte & de bandage toutes les vingt-quatre heures, pendant quinze jours consécutifs ; noix de gale, comme le calice ; & pour cataplasmes, pulvérisées & broyées avec suffisante quantité d’eau ou de vin. C’est ainsi que M. Vitet s’exprime dans sa Pharmacopée, au sujet des propriétés du chêne.


CHAPITRE VII.

Recueil d’Observations qui m’ont été communiquées.


I. On est très-embarrassé aujourd’hui de trouver des bois de chêne propres à la marine. Plus nous irons, plus l’embarras augmentera, ainsi que la valeur intrinsèque du bois. Sur les bords du lac de Genève, dans le pays de Vaud, il existe une superbe forêt appartenante à M. le Baron de