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& ne fléchissoit pas un peu chaque articulation de ce membre, comme l’exige la position dans laquelle il est figuré dans la planche.


Section VI.

Des Allures.


Nous distinguons deux sortes d’allures : les unes sont naturelles, les autres artificielles.

Le pas, le trot & le galop sont compris dans les premières. Nous en comptons une quatrième, qui est l’amble ; mais elle est défectueuse, & ne dérive de la nature, que dans un petit nombre de chevaux.

À l’égard de certains trains rompus & désunis, tels que l’entrepas, qui tient du pas & de l’amble, & de l’aubin, qui tient du trot & du galop, ils annoncent la foiblesse & la ruine de l’animal, & ne doivent pas être, par conséquent, mis au rang des allures naturelles.

Les allures que nous appelons artificielles, sont ou près de terre, comme le passage, la galopade, la volte, le terre-à-terre, le mézair, le piaffer, la pirouette ; ou relevées comme la pesade, la courbette, la croupade, la balotade, la capriole & le saut.


CHAPITRE II.

Ce qu’il y a à observer dans le choix d’un Cheval. Choix du Cheval de selle et de labourage.


Section Première.

Qu’y a-t-il à observer dans le choix d’un Cheval ?


Les parties les plus importantes à examiner dans le choix d’un cheval, sont celles qui sont le fondement de la machine. Elles sont, par conséquent, les premières sur lesquelles nos regards doivent s’attacher. Il ne s’agit pas, dans ce moment, de connoître son âge ; on donnera des moyens sûrs au mot Dentition.

Il faut d’abord considérer les pieds, & successivement toutes les parties des extrémités, en remontant jusqu’au garrot & jusqu’à la croupe, revenir au total de chacune, examiner ensuite toutes celles que présente le corps, passer enfin au reste de l’avant-main, comparer encore le tout ensemble, & finir par examiner le cheval dans l’action.

Le trot est communément l’allure à laquelle on doit soumettre un cheval qu’on veut acheter, après en avoir examiné & considéré toutes les parties. Nous exigeons que cette allure soit ferme & prompte, que les mouvemens des membres soient libres, sans cependant que l’action des épaules & des bras soit trop élevée, car toute séduisante qu’elle paroisse être, elle occasionne bientôt la ruine des jambes & des pieds ; que le derrière chasse le devant avec franchise ; que sa tête soit haute naturellement ; que les reins soient droits ; que les mouvemens de l’avant & de l’arrière-main soient uniformes, qu’il ne se berce point ; c’est-à-dire, ne balance pas alternativement à chaque temps qu’il embrasse proportionnément le terrein ; qu’il trotte devant lui sans forger, sans s’entre-tailler, sans s’attraper, sans billarder, ou sans jeter les jambes antérieures en dehors. Elles ne doivent pas en effet s’écarter de la ligne du corps ; il faut, au contraire, que les jambes postérieures