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haut nez & arrêtent tout, à moins qu’ils n’aient été autrement élevés ; ils sont grands, forts, légers. Les meilleurs viennent d’Espagne, & sont sujets à courir après l’oiseau ; ce qu’on appelle piquer la sonnette.

Les épagneuls sont plus fournis de poil que les braques, & conviennent mieux dans les pays couverts ; ils donnent de la voix, ils chassent le lièvre & le lapin, & arrêtent aussi quelquefois la plume. Ils ont le nez excellent, & beaucoup d’ardeur & de courage.

Les barbets sont fort vigoureux & muets ; ils servent à quêter & à détourner le cerf.

Les dogues servent quelquefois à accueillir les bêtes dangereuses. On met les mâtins dans le vautrait pour le sanglier.

Les lévriers sont hauts de jambes, & chassent de vîtesse & à l’œil, le lièvre, le loup, le sanglier, le renard, mais sur-tout le lièvre. On donne le nom de charmaignes à ceux qui vont en bondissant, soit qu’ils soient francs, soit qu’ils soient métis : de harpés à ceux qui ont les côtes ovales & peu de ventre : dégigotés, à ceux qui ont les gigots courts & gras.

Les chiens courans chassent le cerf, le chevreuil, le lièvre. On dit que ceux qui chassent la grande bête sont de race royale ; que ceux qui chassent le chevreuil, le loup, le sanglier, sont de race commune, & que ceux qui chassent le renard, le lièvre, le lapin, le sanglier, sont chiens baubis ou bigles. De quelque poil qu’on les prenne, il faut qu’il soit doux, délié & touffu : quant à leur forme, il faut qu’ils aient les naseaux ouverts, le corps long de la tête à la queue ; la tête légère & nerveuse, le museau pointu, l’œil grand, élevé, net, luisant, plein de feu ; l’oreille grande, souple, pendante, & comme digitée ; le col long, rond & flexible ; la poitrine large, les épaules chargées, les jambes rondes, droites & bien fournies ; les côtés forts, les reins larges, nerveux, peu charnus, le ventre avalé, la cuisse détachée, le flanc sec & écharné ; la queue forte à son origine, mobile, sans poil à l’extrémité, velue ; le dessous du ventre rude, la patte sèche, & l’ongle gros.

Les troisièmes ou les derniers, sont les chiens de berger. Ils doivent être hardis, vifs, vigoureux, déliés, de belle taille, armés d’un collier, & attachés aux bestiaux.

II. Des allures & des défauts des chiens. Les allures & les défauts des chiens leur ont fait donner différens noms.

On nomme chiens allans, de gros chiens employés à détourner le gibier ; chiens trouvans, ceux d’un odorat singulier, sur-tout pour le renard, dont ils reconnoissent la piste au bout d’un long-temps ; chiens battans, ceux qui parcourent beaucoup de terrein en peu de temps ; chiens babillards, ceux qui crient hors la voie ; chiens menteurs, ceux qui cèlent la voie, pour gagner le devant ; chiens vicieux, ceux qui s’écartent en chassant tout ; chiens sages, ceux qui vont juste ; chiens de tête & d’entreprise, ceux qui sont vigoureux & hardis ; chiens corneaux, les métis d’un chien courant & d’une mâtine, ou d’un mâtin & d’une lice courante ; clabauds, ceux à qui les oreilles passent le nez de beaucoup ; chiens de change, ceux qui maintiennent &