Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/382

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beroient la valeur de la gratification.

Je conviens que cette diminution de taille seroit pendant dix années une perte pour le trésor royal : ne seroit-elle pas compensée par l’argent qui resteroit dans le royaume, & surtout par cet argent précieux qui circuleroit dans nos campagnes, qui en ont un si grand besoin !

Nous ne parlerons pas ici de la manière de préparer la cire, de son blanchiment, &c. Ces pratiques concernent les arts, & non pas l’agriculture.


CISEAUX À TONDRE. Ils sont de la forme des ciseaux ordinaires, & en diffèrent par la longueur & la largeur des lames, ordinairement d’un à deux pieds, suivant l’usage auquel ou les destine. Les deux branches du manche sont renversées & implantées dans un manche de bois, au moins d’un pouce de diamètre, sur six à sept pouces de longueur ; ce qui donne la facilité & la force aux deux mains pour les bien saisir. On s’en sert pour tondre les buis, les petits arbres d’agrément, & ceux des massifs. Ces ciseaux seront représentés dans la gravure destinée aux instrumens du jardinage. (Voyez cette Gravure)


CITERNE. Lieu souterrein & voûté, dont le fond pavé, glaisé, ou couvert en sable, est destiné à recevoir, & à conserver les eaux de la pluie. La manière la plus économique, la plus expéditive & la plus sûre est en béton. (Voyez ce mot) L’excavation faite sur la profondeur & largeur convenues, on fait le fond ou plancher, & on lui donne depuis douze jusqu’à dix-huit pouces d’épaisseur. Si on peut se procurer facilement une bonne argile, bien liante & bien corroyée, on fera très-bien d’en faire un lit sur le sol, de le bien battre, de le bien piétiner avant de jeter le lit de béton. Cette couche de glaise empêchera la terre inférieure d’absorber une partie de l’humidité dont le béton est imbibé, & qui est essentielle à sa cristallisation ou prise.

Le fondement une fois fait, il faut songer aux côtés, &, si l’on peut, commencer, le jour même, & pour le plus tard deux jours après, à jeter le béton pour les murs de côté ; ce qui suppose deux précautions qu’on doit avoir prises auparavant ; 1o. couvrir le fond de planches, afin que la terre ne se mêle point avec le béton, & ces planches doivent laisser entr’elles & les parois de la terre de côté, l’espace que doit occuper le mur des côtés ; 2o. avoir des planches d’une ou de plusieurs pièces, & aussi longues que les côtés, moins l’épaisseur des murs ; elles seront clouées sur des pièces de bois droites, de quatre pouces d’épaisseur, & plus, suivant la hauteur que devra avoir le mur. Enfin, quand on aura fait l’encaissement intérieur, puisque la terre des côtés forme l’encaissement extérieur, on remplira ce vide avec le béton, ainsi qu’il est dit au mot Béton. On sent bien que, malgré la force des pièces de bois, placée perpendiculairement pour soutenir les planches d’encaissement, ces bois devroient nécessairement s’écarter à cause de la pression du béton. On y remédie, 1o. en formant un assemblage général de ces pièces de bois, par des mortoises qui les lient par le haut & par le bas ; 2o. en les buttant