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terre, d’une façon ou d’une autre, dans presque toutes les opérations ; mais où son grand avantage paroît le plus généralement, c’est dans le chauffage économique, en le substituant au charbon ordinaire & au bois qui, de jour en jour, devient & plus rare & plus cher.

Dans le chauffage. Les pays principaux où l’on ne consomme que du charbon de terre pour le chauffage & les usages de la cuisine, sont le Liégeois & toute l’Angleterre. Mais la nécessité y conduira bientôt beaucoup d’autres provinces, par la disette du bois. En effet, les usages économiques & journaliers du bois de charpente, celui des cuisines, celui du chauffage pendant une partie de l’année, rendent de jour en jour, cet objet le plus difficile à se procurer, comme le plus dispendieux. Il seroit donc économique de n’employer que du charbon de terre, sur-tout dans les provinces où il abonde. On y trouveroit un avantage très-considérable, non-seulement pour la dépense, mais encore pour la chaleur & la durée de cette chaleur. Tous les produits du charbon de terre peuvent être utiles comme ceux du charbon de bois ; la suie & les cendres peuvent devenir de très-bon engrais, comme nous l’avons vu plus haut, & les cendres de ce charbon sont bien plus abondantes que celles du bois. On emploie le charbon de terre de différentes façons pour le chauffage, ou simplement en gros morceaux, tels qu’ils sortent de la mine, ou réduits en petits morceaux, corroyés avec une terre grasse & réduits en forme de pelotes & de gâteaux, connus, dans le pays de Liège, sous le nom de hochets. Dans une cheminée ordinaire, on met une espèce de cage, ou grille de fer assez forte pour résister au poids du charbon & à l’activité du feu ; c’est dans cette grille que l’on arrange un lit de charbon, un lit de menu bois recouvert d’un autre lit de charbon. On y met le feu qui s’y conserve très-long-temps. (Voyez au mot Cheminée, la forme & le dessein d’une cheminée économique où l’on brûle du charbon de terre.)

On a craint en France que la vapeur & la fumée, qui s’exhalent du charbon de terre non préparé, pendant sa combustion, soient dangereuses & incommodent les personnes qui en font usage, & l’on a proposé d’y substituer l’usage des braises ou coaks. Quoiqu’il n’y ait aucun danger à se servir du charbon de terre ordinaire, sur-tout quand la cheminée tire bien, & que la fumée a une libre circulation, cependant le coaks est préférable quand on peut s’en procurer facilement ; il a l’avantage de former un feu plus clair & plus agréable, de répandre une chaleur plus vive, & de ne pas exhaler une odeur aussi pénétrante. M. M.


CHARDON BÉNIT. (Voyez Planche XXIII du second Volume, page 630.) M. Tournefort le place dans la seconde section de la douzième classe, qui comprend les herbes à fleurs à fleurons dont les semences sont aigrettées, & il l’appelle cnicus silvestris, hirsutior, sivè carduus benedictus. M. von Linné le nomme cnicus benedictus, & le classe dans la singénésie polygamie frustranée.

Fleur. Amas de fleurons hermaphrodites jaunes, rassemblés dans un calice B, en forme de poire,