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des gelées d’hiver pour y voiturer des engrais, qu’on répandra sur le trèfle.

7°. Dans l’automne de la troisième année, on labourera le trèfle ; on donnera, au printemps, un second labour, & on sèmera de l’orge.

8°. Après la récolte de l’orge, on donnera deux labours, & on sèmera du froment.

9°. On pourra faire, dans l’année suivante, une seconde récolte de froment avant la récolte des menus grains, ou bien on suivra les récoltes, comme il a été dit plus haut ; mais à la fin de la troisième année, on sèmera du trèfle, ou, suivant la qualité du terrein, d’autres herbages.


CHAPITRE VI.

Systême de Culture, établi dans un ouvrage intitulé, le Gentilhomme Cultivateur.


Section Première.

Du Labourage.

Le labourage est confédéré par l’auteur, comme la principale & la plus essentielle des opérations d’agriculture : qu’on ne soit donc point étonné, dit-il, des différentes espèces de charrues inventées pour perfectionner cette partie, ni de la variété des préparations données à la terre relativement à ses qualités, pour la rendre fertile, & propre à la végétation des plantes dont nous attendons les productions. Tous les sols ne se prêtent pas aux mêmes méthodes de cultiver ; s’il ne falloit les travailler qu’en suivant des principes uniformes, l’agriculture ne seroit plus un art, mais un simple jeu, peu fait pour mériter les soins des hommes célèbres qui se sont appliqués à nous tracer la vraie route que leur avoit indiquée l’expérience.

I. Principes d’après lesquels L’auteur établit l’utilité des labours. Pour rendre la terre fertile, il faut rompre & diviser ses parties. On opère la division de ses molécules, de deux manières ; 1°. par l’instrument de culture qui fouille la terre & divise ses parties ; 2°. par les fumiers dont la fermentation empêche la réunion des molécules, séparées par le labourage. Ces deux manières sont communément combinées ensemble : souvent la première est employée toute seule, mais jamais la seconde. Notre auteur estime qu’il est bien plus avantageux de contribuer à la fertilité de la terre par les labours que par les fumiers, dont il est rare d’avoir la quantité nécessaire dans les grandes exploitations ; au lieu qu’il est toujours en notre pouvoir d’augmenter les labours à notre volonté. L’auteur, sans donner dans l’excès de M. Tull, qui bannit absolument les engrais de l’agriculture, observe qu’il est à propos d’en faire un usage très-modéré, & de les remplacer par des labours, autant que les terres peuvent se prêter à cette pratique ; parce qu’ils corrompent en quelque sorte le goût naturel des productions, comme l’expérience nous en convainc tous les jours dans les plantes potagères.

Lorsque la terre est améliorée par le labourage, elle n’est point exposée à l’épuisement causé par les mauvaises herbes ; toutes ses parties reçoivent successivement les influences de l’atmosphère, lorsqu’un labour