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courbe qui peut tout au plus avoir un pouce & demi dans son milieu qui est son plus grand éloignement de la ligne droite qui reposeroit sur ses extrémités. La partie convexe se trouve toujours en haut, quand la charrue est placée sur le terrein.

C’est par la planche sur laquelle sont cloués les limons, que la queue ou l’arrière-train de la charrue est joint à la tête. Cette planche a vers son milieu deux trous en ligne droite de sa largeur, qui répondent à des trous pareils pratiqués à l’extrémité antérieure de la flèche : deux vis qui entrent dans ces trous, & deux écrous attachent très-solidement la planche sur la flèche.

Les deux limons arrêtés par deux vis & leurs écrous, aux extrémités de la longueur de la planche, doivent avoir leurs surfaces inférieures parallèles dans toute leur longueur, à la planche & à la surface supérieure de l’extrémité de la flèche, afin que les surfaces inférieure & supérieure de la planche, le soient aussi avec le soc : il est essentiel de faire cette observation, parce que sans ce parallélisme, le soc ne marcheroit point uniformément lorsque la charrue seroit tirée. Sans ce parallélisme, il pourroit aussi arriver que la charrue piqueroit trop ; alors la force des chevaux ne suffiroit point pour la tirer ; ou bien la pointe du soc s’élèveroit trop, & le sillon seroit très-peu profond. À dix pouces de la planche, on place une traverse dans les mortoises pratiquées aux limons ; elle contribue à les tenir assemblés solidement à la distance qui est nécessaire pour la place du limonier. Le palonnier se trouve entre la barre ou la traverse & la planche ; il est attaché à son milieu par une chaîne qui passe au-dessous de l’extrémité antérieure de la flèche ; une vis à écrou, qui est entre les deux autres qui attachent la planche sur la flèche, le fixe d’une manière très-solide.

Depuis leur extrémité, qui est clouée sur la planche, ces deux limons se courbent en dehors jusqu’à un pied à peu près de la chaîne qui sert de dossière, laquelle n’est éloignée de l’autre bout que d’un pied environ : à l’endroit où la dossière est attachée, ces deux limons se courbent un peu en dedans, de sorte que leurs bouts qui vont absolument en dehors, ne peuvent point frotter contre les épaules du limonier, ni le blesser.

Cette dossière est une chaîne qui peut être alongée & raccourcie, selon qu’il est nécessaire, par un crochet qui entre dans les anneaux de la chaîne. Quand elle est placée sur le dos du cheval, on la raccourcit si la charrue baisse trop, & on l’alonge quand elle est trop élevée. Les traits du cheval limonier attachés à son collier, sont placés dans les entaillures du palonnier, de même que ceux des autres chevaux qui tirent devant lui.

Cette courbure en dehors des deux limons, est absolument nécessaire, parce que la direction du cheval limonier est rarement dans le milieu de la planche clouée sur l’extrémité de la flèche ; s’ils n’étoient pas courbés en dehors, ils battroient continuellement contre les flancs du cheval : par la même raison ils doivent être courbés en dedans à l’endroit où la dossière est attachée, afin que les bouts étant en dehors ne viennent point blesser le poitrail