quand même ils ne sont faits que d’une seule pièce de bois.
L’âge DD passe, de toute son épaisseur, dans un trou pratiqué au bas des manches, qui est rond ou carré, selon la forme de l’âge qui est assez indifférente : pour rendre l’assemblage de l’arrière-train plus solide, l’âge est soutenue par la scie E, & l’attelier F : ce sont deux pièces de bois qui ont à chaque extrémité un tenon qui entre dans les mortoises pratiquées au sep & à l’âge. De cette manière, ces trois pièces essentielles qui forment l’arrière-train de la charrue, c’est-à-dire le sep, l’âge & le double manche, sont assemblées très-solidement. La longueur de l’âge est de six pieds environ ; son diamètre, au bout qui est assemblé avec les manches, est de trois pouces & demi ou quatre pouces ; le bout qui repose sur la sellette, est beaucoup plus mince ; à peine son diamètre est-il de deux pouces.
À quelque distance de la scie, on pratique à l’âge une mortoise pour recevoir le coutre qu’on assujettit avec des coins, en lui donnant une direction inclinée, de manière que sa pointe soit toujours devant le soc, auquel il doit ouvrir la terre. Pour qu’il ait l’inclinaison nécessaire à sa marche, la mortoise qui le reçoit doit être pratiquée obliquement ; de sorte que les coins doivent plutôt contribuer à la tenir en place, qu’à lui donner l’inclinaison qu’il doit avoir.
Le coutre G, qui est une espèce de couteau de fer à long manche, doit être bien fixé dans la mortoise par les coins qu’on met de côté & d’autre, afin qu’il ouvre la terre dans la direction du soc, & que la résistance qu’il éprouve ne change point sa marche.
L’arrière-train de la charrue est terminé par le versoir HH, qui doit toujours être proportionné à la grandeur du soc : sa forme est assez indifférente, pourvu qu’elle soit telle que la terre soit renversée dans le sillon précédemment formé. Il n’en est pas de même de sa grandeur, qui doit toujours être proportionnée à la largeur du soc, parce que, quand il ouvre un large sillon, si le versoir étoit trop étroit, il ne soulèveroit qu’en partie la terre divisée ; une plus grande quantité retomberoit sur le sep, & de-là dans le sillon : elle ne seroit donc point parfaitement renversée sens dessus dessous. Lorsque le soc est large, le versoir doit donc l’être à proportion, afin qu’il puisse soutenir toute la terre que le soc soulève, & la renverser dans le sillon qui est à côté.
M. Duhamel n’a point assez fait attention aux frottemens que le versoir éprouve par la cohésion des particules de la terre ; c’est pourquoi il regarde la forme qu’on lui donne, comme indifférente, pourvu qu’il renverse la terre sur le côté. Dans le chapitre où il a été traité de la construction des charrues, nous croyons avoir suffisamment démontré que la forme, tant du versoir que du sep, est très-essentielle à la perfection de la charrue, puisqu’elle contribue à rendre sa marche plus aisée.
L’avant-train de cette charrue, représenté par la Fig. 7 de la Pl. 3, est composé, 1o. des deux roues AA, d’une égale grandeur, qui ont vingt ou vingt-deux pouces de diamètre :