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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/113

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comment les plus grosses branches ont été obligées de céder enfin à la pesanteur du fardeau qu’elles soutenoient. En moins d’une heure & demie tout a été fracassé, & les troncs des arbres partagés jusqu’à leurs racines. L’œil n’a jamais vu un si beau spectacle avant l’ébranchement, ni rien de plus affreux quelques momens après. Il faudra plus de vingt ans pour que ce malheureux & pauvre pays se remette de ce désastre. La marche de cette colonne a été aussi singulière que ses effets.


ÉBROUEMENT, Médecine vétérinaire. C’est un mouvement convulsif & latéral de la tête de l’animal, produit par l’irritation de la membrane pituitaire, c’est-à-dire, de la membrane qui revêt l’intérieur du nez, & accompagné d’une expiration sonore, dont le but est de faire sortir le mucus des naseaux, ou de débarrasser la peau de quelque corps nuisible.

Comment l’ébrouement s’opère-t-il ? Les particules âcres du mucus, qui se sépare des glandes de la membrane pituitaire, l’emploi des ptarmiques ou des corps odorans appliqués sur le nerf nasal, y font une impression dont participent le nerf nasal & le vague, & par conséquent tous les nerfs qui se distribuent aux muscles qui servent à la respiration. Ces nerfs agités, les uns & les autres de ces muscles se contrastent : ces muscles inspirateurs, entrent les premiers en contraction ; de-là la dilatation subite & extraordinaire de la poitrine de l’animal, dilatation qui est tout-à-coup suivie d’un resserrement violent, puisque les muscles expirateurs dont les nerfs toujours irrités augmentent la résistance, l’emportent sur les premiers, pressnt le diaphragme, & compriment tellement le poumon, que l’air est expulsé avec une violence considérable. Il est vrai que la contraction & l’effort ne sont pas toujours aussi grands, & qu’ils sont toujours proportionnés à l’action des corps qui ont fait impression sur le nerf nasal, & que, suivant la vivacité de cette action, le jeu des muscles est plus ou moins sensible. On pourroit comparer l’ébrouement des animaux avec l’éternuement de l’homme, le méchanisme étant tout-à-fait le même.

L’ébrouement est un bon augure dans certaines maladies des animaux, telles que les affections catarrales de la tête ou de la poitrine, les affections soporeuses, l’apoplexie séreuse, &c. Seroit-il moins avantageux dans celles de ces maladies qui regardent l’espèce humaine ? M. T.


ÉBULLITION DE SANG. L’ébullition de sang se manifeste à la peau par de petits boutons rouges, plus ou moins nombreux, plus ou moins colorés. Quelquefois l’habitude du corps se trouve en partie recouverte de ces boutons rouges avec une petite vésicule, comme on l’observe dans la petite vérole volante.

Beaucoup d’auteurs ont confondu cette maladie avec la gale ; mais il est aisé de distinguer & connoître séparément l’une de l’autre. L’ébullition n’affecte point les glandes inguinales, ni les axillaires, comme la gale ; elle se manifeste sur tout le corps ; la démangeaison n’est pas