mauvais augure, & le malade y succombe ; or, les saignées peuvent occasionner l’affluence du sang vers les poumons, ou vers les parties voisines de celle qui est affectée par la foiblesse & l’énervation qu’elles y causent, & produire une inflammation de poitrine qui seroit mortelle. 2° Il ne faut pas prendre pour signe de la véhémence de l’inflammation, & du bon état des forces du malade, un pouls qui est très-fort, très-élevé, parce que, dans la l’angine, la force du pouls est souvent trompeuse, & dépend de l’affection des parties voisines de l’origine des nerfs, ou du spasme de tout le genre nerveux.
On conçoit aussi beaucoup d’espérance des forces de la nature, en ce que le malade rend beaucoup par les selles, les urines, & les sueurs. Mais Hippocrate avertit de se tenir sur ses gardes, quand on apperçoît ces signes, qu’il regarde comme annonçant une mort prochaine.
Il faut répéter les saignées dans le principe, & non dans l’état & sur le déclin de la maladie ; mais si l’esquirancie se renouvelle & qu’elle se montre avec violence, tantôt d’un côté du col, & tantôt de l’autre, il faut alors renouveler les saignées, & les boissons antiphlogistiques.
La saignée sera contre-indiquée plus ou moins, à raison des saisons & des tempéramens ; c’est ainsi qu’il ne faut point saigner, ou du moins très-peu, s’il a précédé une saison humide, une constitution putride, des vents du midi, & si le malade est d’un tempérament cachectique ; l’abus de la saignée causeroit la dégénération de l’inflammation en gangrène, & plus surement l’induration de la partie enflammée suivant l’observation de Storke.
Quand le mode inflammatoire est languissant, & qu’il y a menace de dégénération en gangrène, il faut le relever par l’administration du kina, en le donnant de six en six heures, en corrigeant son impression par le lait d’amande qu’il faut prendre par-dessus.
Les malades ne doivent pas beaucoup se livrer au sommeil, parce que, selon Hippocrate, le sommeil augmente les fluxions : c’est sur-tout au principe de l’inflammation que cet axiome se rapporte, mais ¡1 ne contredit point l’usage prudent des narcotiques.
Les vésicatoires sont les révulsifs les plus appropriés ; il vaut mieux les appliquer à la nuque qu’aux jambes ; l’origine de application des vésicatoires au col, peut avoir été indiquée par la nature elle-même, qui a guéri quelquefois l’angine, surtout épidémique, en produisant des vessies pleines de pus sur le col ; lorsqu’elles abcédoient, les symptômes devenoient moins fâcheux. Si ces glandes s’engorgent & se durcissent, on y applique alors les vésicatoires pour fondre cette matière durcie, qui dégénéreroit en squirre.
Après les évacuations générales & les vésicatoires appliqués, on donnera l’émétique, pourvu que l’inflammation soit abattue & les autres symptômes dominans soient calmés. Son utilité est prouvée par la révulsion générale qu’il excite, par le ton qu’il dorme à l’organe affecté, & aux parties voisines, parce qu’il prévient un abcès facile à se former