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allons donner la description doit contenir tous les instrumens.

Ce tablier présente deux gibecières de cuir, à trois principales poches chacune, qui portent & qui reposent sur la partie latérale & supérieure des cuisses du maréchal, étant suspendues par une ceinture de cuir. Sur cette ceinture s’abbat une pièce triangulaire, tirée de celle qui réunit les deux gibecières, pour la recouvrir au bas du ventre ; chacune de ces gibecières est composée, 1°. d’une grande poche dont la forme revient à un quart de sphère appliqué contre le tablier, lequel présente néanmoins une surface à peu près plane ; 2°. de deux autres poches presque semblables, mais plus petites & placées l’une dans l’autre, comme elles le sont elles-mêmes dans la première.

Il est en outre un petit gousset recouvert d’une patte sur l’extérieur de chaque grande poche ; il est un peu rejeté sur l’arrière.

La grande poche droite reçoit le brochoir, la seconde reçoit la râpe, & la troisième le boutoir.

La grande poche gauche reçoit les lames, un petit fourreau pratiqué dans son angle antérieur reçoit le repoussoir, b seconde reçoit le rogne pied, & la troisième enfin reçoit les tricoises.


Section II.

Des considérations qui doivent précéder l’action de ferrer.


L’action de ferrer doit être nécessairement précédée, non-seulement de l’examen des pieds du cheval, mais de celui de l’action de ses membres. Sans cette dernière inspection, il n’est pas possible que le maréchal parvienne jamais à rectifier, sur-tout dans des chevaux jeunes, les défauts qui peuvent vicier ses allures. Ce n’est donc qu’après que ses yeux auront été frappés des différentes indications sur lesquelles il doit absolument se régler, qu’il forgera des fers, ou qu’il appropriera ceux qu’il trouvera proportionnés à la longueur & à la largeur du pied, en se rappelant toujours qu’un fer trop lourd & trop pesant cause infailliblement la ruine plus ou moins prompte des jambes des chevaux.


Section III.

Manière de tenir les pieds du cheval qu’on veut ferrer.


Le fer étant forgé ou préparé, le maréchal muni du tablier, ordonnera à l’aide ou au palefrenier dé lever un des pieds de l’animal ; l’aide tiendra ceux de devant simplement avec les deux mains. Mais quant à la tenue de ceux de derrière, le canon & le boulet appuieront & reposeront sur la cuisse, &, pour mieux s’en assurer, il passera son bras gauche, s’il s’agit du pied gauche, & son bras droit, s’il s’agit du pied droit, sur le jarret du cheval.

Rien n’est plus capable de rendre un cheval difficile & impatient dans le temps qu’on le ferre, que l’action de mal lever ou de mal tenir les pieds ; le maréchal aura la plus grande attention à ce qu’il ne soit ni gêné, ni contraint par l’aide chargé de ce soin. Il ordonnera à ce même aide de ne pas élever trop haut, & de ne pas trop écarter du corps du cheval la partie qu’il doit maintenir ; il ne souffrira pas qu’il le brutalise ; il lui recommandera de s’affermir lui-